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Romain David , modifié à
Pour Olivier Babeau, économiste interrogé jeudi par Europe 1, la baisse du nombre de demandeurs d'emploi "va dans le bon sens", même si le chômage structurel pourrait freiner l'inflexion de la courbe.

Le taux de chômage a atteint l'année dernière son taux le plus bas depuis dix ans. Pour le quatrième trimestre 2018, il est en recul de 0,3 point à 8,8% de la population active en France (hors Mayotte), soit un pourcentage qu'il n'avait plus atteint depuis 2009, selon des chiffres provisoires publiés jeudi par l'Insee. "Une très bonne nouvelle", pour Olivier Babeau, président de l'Institut Sapiens et professeur à l'université de Bordeaux. "Ça va demander à être confirmé dans la durée, mais ça va dans le bon sens", salue cet économiste au micro d'Europe 1. Il rappelle que cette baisse concerne en priorité les 15-24 ans, avec un recul de 3,6 points pour un taux de chômage qui reste toutefois à 18%.

Les chiffres divulgués par l'Insee, selon les normes du Bureau international du travail, peuvent toutefois être sujet à débat dans la mesure où ils s'appuient sur un sondage statistique auprès de la population active, à la différence des chiffres que publie Pôle emploi, à partir de son nombre d’inscrits.

Les "premières réformes d'Emmanuel Macron". Pour la seule France métropolitaine, le taux de chômage arrive à 8,5% de la population active, c'est-à-dire 2,47 millions de chômeurs après une baisse de 90.000 chômeurs au dernier trimestre 2018. Olivier Babeau, estime que les causes de cette baisse sont multiples et donc difficiles à définir précisément : effet conjoncturel, confiance des entrepreneurs, carnets de commandes qui se remplissent, etc. Il y voit également "un effet positif des premières réformes d'Emmanuel Macron, même si beaucoup de choses restent à faire".

Lutter contre le "chômage structurel". Cet universitaire considère ainsi la réforme de la formation professionnelle comme un levier essentiel pour permettre au taux de chômage de poursuivre sa baisse. "Beaucoup d'économistes s'accordent sur le fait que l'on approche de ce que l'on appelle 'le chômage structurel', c'est-à-dire le moment où vous avez une inadéquation entre les formations, les compétences disponibles et les emplois à pourvoir", explique-t-il. "C'est un verrou qui va être très difficile à démonter, la réforme de la formation professionnelle va dans le bon sens mais elle demandera, sur la durée, à confirmer ses effets pour permettre une baisse de ce chômage structurel".