La hausse des salaires de certaines aides à domicile va-t-elle favoriser les embauches ?

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Maud Descamps

A partir de vendredi, les employés du secteur de l'aide à domicile vont voir leur salaire augmenter de 15%. Si la mesure satisfait les salariés concernés, elle séduit également de nombreuses entreprises du secteur associatif. Ces dernières espèrent pourvoir plus facilement les emplois qui ne trouvaient plus preneurs.

Dès vendredi, plus de 200.000 employés du secteur de l'aide à domicile bénéficieront d'une hausse de 15%, en moyenne, de leurs salaires. Il s'agit d'une excellente nouvelle pour les aides-soignantes, infirmiers et aide à domicile, qui toucheront entre 150 et 300 euros de plus par mois. Cette hausse des salaires, qui ne concerne pas les entreprises du secteur privé commercial, satisfait les entreprises du secteur associatif, qui pensent ainsi pouvoir embaucher plus facilement.

Si on prend l'exemple de l'association d'Aide à domicile en milieu rural, qui emploie 94.000 personnes, 8.000 emplois restent non pourvus chaque année, faute de candidats. "Nous priorisons les interventions parce que nous n'avons pas assez de salariés pour effectuer des services que ces personnes âgées sont en droit d'attendre", explique le président de la structure, Thierry d'Aboville, qui estime à 20% la part d'activité supplémentaire à laquelle il ne peut pas répondre.

La barre des 1.000 euros franchie, mais…

La revalorisation des salaires au 1er octobre pourrait changer la donne. Avec un salaire moyen de 980 euros par mois, la hausse sera d'environ 150 euros. De quoi faire changer d'image sur le secteur ? "Il y a du temps partiel et des conditions de travail difficiles dans ces métiers", nuance Julien Mayet, vice-président de l'Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles, l'autre gros acteur du secteur.

Selon le responsable, il faut travailler sur la précarité de ces métiers : "On subit une image assez dégradée parce qu'on est dans un secteur extrêmement précaire avec le chèque emploi service auprès de particuliers employeurs. Et le grand public ne connaît pas toutes ces subtilités." Les problèmes ne se limitent donc pas à la question des salaires.