La Bourse de Paris retrouve ses sommets, comme toute l'Europe

cac40
© AFP
  • Copié
avec AFP
La Bourse de Paris a battu un nouveau record en séance vendredi, à l'unisson des autres places européennes, retrouvant de la vigueur avec la reprise économique en Europe et le nouvel espoir de politiques plus souples des banques centrales. L'indice CAC 40 a atteint 8.256,71 points, en hausse de 0,84% vers 11h05, dépassant son précédent record du 28 mars.

La cote parisienne suit les autres places financières en Europe : Londres repousse ses sommets presque à chaque séance depuis le 23 avril, Francfort a aussi établi un nouveau record jeudi, amélioré vendredi. L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a atteint 8.256,71 points, en hausse de 0,84% vers 11h05, dépassant son précédent record du 28 mars, de 8.253,59 points. La Bourse d'Amsterdam est également à un sommet, tout comme l'indice européen Stoxx600, tandis que les principaux indices italien, espagnol ou polonais sont proches de leur plus haut de 2024.

Et à Wall Street, les trois principaux indices ne sont qu'à quelques encablures de leur record. En avril, la Bourse de Paris s'était pourtant éloigné à deux reprises de plus de 4,2% de son record, la belle mécanique du début d'année s'étant grippée.

 

Taux ou tard ?

En cause, comme souvent depuis trois ans, l'inflation. Aux États-Unis, les prix restent obstinément orientés à la hausse, avec peu de signes de changement depuis près d'un an (3,5% en avril selon l'indice CPI). Si bien que la certitude des investisseurs que la Banque centrale américaine va relâcher sa pression sur l'économie en 2024 est désormais ébranlée. Les taux d'intérêt des emprunts des Etats étaient remontés en flèche en avril, passant de 2,79% à 3,12% pour le 10 ans français, un mouvement qui pénalise les autres actifs financiers comme les actions.

Le mois de mai a balayé en partie ces doutes : lors de sa réunion, la Banque centrale américaine a confirmé qu'il n'était pas question de remonter encore les taux directeurs, son principal outil pour essayer de réguler l'inflation, et que le prochain mouvement serait à la baisse. Puis, les données sur l'emploi aux États-Unis vendredi 3 mai et jeudi 9 mai ont montré un refroidissement du marché du travail, un indicateur positif pour la Banque centrale américaine.

Autre facteur positif, les prix du pétrole ont nettement baissé (-9% sur le baril de Brent de mer du Nord) après avoir atteint leur plus haut de l'année en avril. En Europe, la Banque centrale européenne a fait comprendre qu'elle comptait baisser les taux dès sa prochaine réunion en juin, une hypothèse que les investisseurs jugent aussi crédible pour la Banque d'Angleterre. La Banque de Suisse et de Suède ont déjà franchi le pas. "On est très optimiste sur les baisses de taux, ce qui est très bon pour les actions", confirme Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier IM.

 

Reprise économique

Hors politique monétaire, la dynamique économique va plutôt dans le sens des investisseurs. Aux États-Unis, où la croissance a été forte en 2023, le ralentissement de l'activité est plutôt bien vu en raison de ses implications pour la banque centrale. En Europe, les marchés applaudissent les indicateurs qui montrent la reprise économique après plusieurs trimestres où la zone euro a frôlé la récession, et où le Royaume-Uni y est tombé.

Les indicateurs d'activité en avril pour la zone euro (PMI) sont en progrès, et vendredi, l'Office national des statistiques britanniques a montré que le produit intérieur brut du pays avait progressé de 0,6% lors des trois premiers mois de l'année, davantage encore que les anticipations des analystes. Les données en Chine présagent aussi d'un frémissement, de bon augure pour les entreprises phares françaises.

La période de publication des résultats d'entreprises a aussi été jugée de bonne facture par les analystes, malgré les craintes initiales face au ralentissement économique. En France, Safran, Schneider Electric, Saint-Gobain, Thales, L'Oréal, Legrand, Michelin, TotalEnergies ont battu récemment leur record de valorisation boursière ou en sont très proches.