Mercredi, l'action du Crédit Suisse avait essuyé la pire séance de son histoire après un mouvement de panique suite aux déclarations de son premier actionnaire, la Banque nationale saoudienne. L'action avait touché un plus bas historique à 1,55 CHF. Véritable institution au sein de la Confédération Helvétique, les clients sont divisés sur la possible faillite de la banque.
C'est une nouvelle source d'inquiétude dans le secteur bancaire. Après la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) aux États-Unis en début de semaine, c'est une banque européenne basée en Suisse qui donne des signes d'inquiétude. Le Crédit Suisse a vu le cours de son action brutalement dévisser mercredi, après les déclarations inquiétantes de son principal actionnaire, la Banque nationale d'Arabie Saoudite. Entraînant par la même, la chute de l'action des banques françaises BNP Paribas et Société Générale.
"Ce n'est pas la peine de s'inquiéter"
Le Crédit Suisse est une véritable institution au sein de la Confédération Helvétique, la deuxième banque du pays. À 18 heures, les employés du Crédit Suisse quittent le siège genevois de la banque. "Je ne vous parlerai pas. Je n'ai pas le droit. Mais ne vous inquiétez pas, tout va bien, on est heureux...", sourit une salariée.
Beaucoup de clients de la deuxième banque du pays sont du même avis, "ce n'est pas la peine de s'inquiéter". "Je ne pense qu'ils ont besoin d'être sauvés... Le Crédit Suisse est plus solide maintenant qu'en 2008. Comme toutes les banques, elles sont plus solides, elles ont plus de fonds propres", affirme ce client. "Moi, je reste confiante parce que c'est une banque suisse, c'est quand même aussi une grande banque. Et je pense que l'État va l'aider...", enchaîne cette cliente.
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"Je crois qu'ils vont faire faillite"
Mais d'autres clients ne sont pas de cet avis, comme Fadi, un médecin qui a déjà pris ses précautions. "Je retire tout mon argent parce que je crois qu'ils vont faire faillite. On a de très mauvais retours. J'ai plusieurs centaines de milliers de francs suisses ici. Mais je vais tout transférer vers UBS. On fait attention. Franchement, le Crédit Suisse, en ce moment, je ne suis pas très à l'aise", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Ashkan, qui travaille pour une banque privée juste à côté, n'est pas plus serein. "On rit mais c'est un rire nerveux. Même si ce n'est pas notre banque, on est sous le choc et pour tout dire, un peu tendu...", confie-t-il. Un banquier qui confirme l'image dégradée du Crédit Suisse, secoué par des scandales et qui doit faire face depuis fin 2022 à des retraits massifs : plus de 100 milliards de francs suisses ont été retirés par ses clients.
Les investisseurs ont fait remonter en flèche le cours de l'action Crédit Suisse après la bouée de sauvetage de plus de 50 milliards de francs lancée par la banque centrale au géant bancaire pour rassurer les marchés mondiaux. Jeudi, à l'ouverture de la séance, le titre Crédit Suisse bondissait de plus de 30% dans un fort volume d'échanges.