Jean-Yves Le Borgne, Europe 1, 1280 1:03
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Grégoire Duhourcau , modifié à
Invité de Matthieu Belliard sur Europe 1, Maître Jean-Yves Le Borgne s'est dit "confiant dans les autorités françaises" pour faire respecter les droits de Carlos Ghosn, toujours détenu au Japon.
INTERVIEW

Dans un entretien accordé à l'AFP et aux Echos, Carlos Ghosn a particulièrement déploré les conditions de sa détention au Japon. "On a pu croire à un moment qu'elles s'étaient améliorées et visiblement, elles ne se sont pas améliorées", a commenté son avocat Maître Jean-Yves Le Borgne, invité de Matthieu Belliard sur Europe 1, jeudi. "C'est vrai que chaque pays a son système mais il y a des droits élémentaires que l'on aimerait voir respectés pour tous."

L'avocat de Carlos Ghosn "reste confiant dans les autorités françaises". L'ancien patron de Nissan et de Renault, qui "nie en bloc" les faits qui lui sont reprochés, a également estimé que le refus de sa libération sous caution ne "serait normal dans aucune autre démocratie". Une libération sous caution que son bras droit, l'Américain Greg Kelly, a quant à lui obtenue à Noël.

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Dans cette affaire, Carlos Ghosn pourrait donc avoir le sentiment de ne pas être soutenu par la France. "Sur ce plan-là, il ne s'explique pas et je ne voudrais pas remplacer sa parole", répond son avocat, qui "reste confiant dans les autorités françaises", malgré tout. "Nous avons eu le témoignage de cette conversation qu'a eue le président de la République avec le Premier ministre japonais où le président a insisté sur les droits de l'Homme, sur le traitement réservé à Carlos Ghosn, également sur les conditions de détention. Tout cela est une vraie préoccupation."

 

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"Une fraude fiscale sur de l’argent que l’on n’a pas touché, c’est quand même bizarre." Au-delà de ça, Jean-Yves Le Borgne "ne désespère pas que la justice se rende compte assez rapidement, pour libérer Carlos Ghosn même s’il doit rester au Japon, de l’inanité de ces reproches qui lui sont faits" car, "une fraude fiscale sur de l’argent que l’on n’a pas touché, c’est quand même bizarre", juge-t-il. "Au début, on nous parle d’une fraude fiscale. On nous dit qu’il a dissimulé ses revenus au fisc japonais. En réalité, Carlos Ghosn dit : 'C’est de l’argent que j’aurais dû toucher un jour mais que je n’ai jamais touché'", précise son avocat.

Par ailleurs, concernant les autres "chefs de poursuites qui le concernent", Carlos Ghosn "répond avec une pertinence absolue", ajoute Maître Jean-Yves Le Borgne : "Tous ces mouvements, toutes ces actions, tous ces paiements, ont été connus et approuvés par Nissan lorsqu'ils ont été faits." Tous ces éléments amènent Carlos Ghosn "à conclure que c'est probablement un complot et ce qu’il appelle aussi une trahison, de certaines personnes chez Nissan qui n’étaient pas en accord avec la politique qu’il entendait adopter".