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Baptiste Morin / Crédit photo : THOMAS SAMSON / AFP
Deux jours après l'annonce de la hausse de 10% des tarifs réglementés d'électricité à partir de ce 1er août, une question se pose. L'ouverture du marché à la concurrence a-t-elle tenu toutes ses promesses en termes de prix ? A priori, non.

La hausse de 10% à partir du 1er août des tarifs réglementés de l'électricité concernera près de 23 millions de ménages français. Face à une nouvelle hausse, une petite musique se fait entendre : l'ouverture du marché de l’électricité à la concurrence n’aurait pas tenu sa promesse. Les nouveaux acteurs sur le marché seraient même en grande partie responsables de la hausse de nos factures

Le prix du kilowattheure a augmenté de plus de 60 % en 10 ans

Sur les dix dernières années, le prix du kilowattheure a augmenté de plus de 60 % et l'ouverture à la concurrence n'y est pas innocente. Dans le calcul des tarifs réglementés, le nucléaire est une composante, au même titre que les prix sur le marché de gros.

"Sur le marché européen, il y a beaucoup de thermique et c'est le coût de production de l'électricité thermique qui joue un rôle directeur. Et c'est en particulier le prix du gaz qui, lui, s'est envolé en 2022", explique Jacques Percebois, économiste et spécialiste de l'énergie.

Les tarifs intègrent l'offre et la demande

Mais l'ouverture du marché à la concurrence n'explique pas tout. Les tarifs en France intègrent également l'offre et la demande et donc, en ce moment, le manque d'électricité nucléaire. "L'année dernière, ce qui s'est passé, c'est que EDF, qui auparavant produisait environ 400 térawattheures par an, a produit 280 térawattheures, une baisse de plus d'un quart", indique Jean-Sébastien Degouve, président du courtier Opéra Énergie, au micro d'Europe 1. Grâce au marché européen, la France a passé ses pics de consommation en 2022.