"Gilets jaunes" - Primes, modèles, autonomie… Ce qu’il faut savoir avant de passer à la voiture électrique

  • Copié
, modifié à
Imperturbable, ou presque, face à la grogne des "gilets jaunes", le gouvernement maintient son projet de taxation des carburants pour inciter les automobilistes à se convertir à l’électrique.

Face à la mobilisation des "gilets jaunes" qui prévoient de bloquer la France samedi, l’exécutif ne fléchit pas. Malgré la colère des automobilistes contre les nouvelles taxes sur les carburants, Emmanuel Macron a affiché sa détermination à maintenir cette fiscalité écologique. Les taxes supplémentaires appliquées au 1er janvier sur le diesel et l’essence sont "légitimes, je les assume complètement", a martelé le président de la République mercredi, sur TF1.

En contrepartie, le gouvernement a décidé de faciliter l’achat de véhicules électriques. Pour vous aider à vous y retrouver, Europe 1 vous détaille les aides financières disponibles et les caractéristiques des modèles en vente en France.

Jusqu’à 11.000 euros d’aides

La principale aide dont peuvent bénéficier les conducteurs désireux de passer à l’électrique est le bonus écologique. Avec ce coup de pouce, l’État finance 27% du prix d’achat d’un véhicule propre neuf, avec un plafond à 6.000 euros. Ce bonus concerne uniquement les voitures émettant moins de 20 grammes de CO2 par kilomètre. La plupart des modèles hybrides sont donc exclus mais tous les électriques sont concernés.

Une "superprime" à la conversion. En plus du bonus écologique, les automobilistes peuvent profiter d’une prime à la conversion pour se débarrasser d’une voiture diesel antérieure à 2001 ou d’une essence antérieure à 1997. Pour les ménages non-imposables, la prime concerne aussi les diesels datant d’avant 2006. Cette prime finance dans ce cas l’achat d’un véhicule neuf, à hauteur de 2.500 euros s’il s’agit d’une motorisation électrique. Les foyers non-imposables peuvent également toucher entre 1.000 et 2.000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique d’occasion.

C’est cette prime à la conversion que le gouvernement compte booster en 2019. La "superprime" atteindra 5.000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique, contre 4.000 euros pour un véhicule diesel. Elle sera destinée aux 20% des foyers les plus modestes et à toutes les personnes non imposables roulant plus de 60km aller-retour pour aller travailler. Elle sera, comme aujourd’hui, cumulable avec le bonus écologique lors de l’achat d’un véhicule électrique neuf.

Concrètement, en abandonnant une vieille voiture diesel pour un véhicule électrique neuf (dont le prix est supérieur à 22.000 euros), il est donc possible de bénéficier d’une réduction maximale de 8.500 euros sur le prix d’achat, voire 11.000 si vous avez des revenus modestes.

Aide à l’installation des bornes de recharge. Il existe une dernière aide permettant de se convertir à l’électrique. Au-delà de la voiture, il peut être utile d’installer une borne de recharge à son domicile, notamment pour les gens qui roulent beaucoup, le taux d’équipement dans la sphère publique étant toujours limité en France. Par le biais du Crédit d’impôt à la transition énergétique (CITE), l’État finance 30% des dépenses effectuées pour l’installation de la borne (avec un plafond de 8.000 euros pour une personne seule et 16.000 euros pour un couple).

Des aides régionales

En plus des dispositifs gouvernementaux, certaines régions proposent leurs propres aides pour le passage à l’électrique. C’est notamment le cas de la Métropole du Grand Paris qui propose une prime de 3.000 (pour les ménages payant plus de 14% d’impôt sur le revenu) à 5.000 euros (pour ceux non imposables). Seule condition : se débarrasser d’une voiture diesel immatriculée avant 2006 ou une essence avant 1997. Le département des Bouches-du-Rhône a, de son côté, mis en place une prime de 5.000 euros, sans conditions de ressources, uniquement pour l’achat d’un véhicule électrique neuf.

Des voitures pour toutes les bourses

Les voitures électriques se sont longtemps traîné la réputation d’être plutôt moches. Mais ça, c’était avant : au fil des ans, le design s’est rapproché de celui des véhicules classiques. Les automobilistes français ont aujourd’hui le choix entre une vingtaine de modèles 100% électriques. Le moins cher (et le plus étonnant) reste la Renault Twizy, petite biplace qui tient autant des deux roues que des "vraies" voitures. Idéale pour les déplacements urbains, elle ne coûte "que" 7.500 euros en entrée de gamme, sans les primes et bonus. Mais elle reste une exception sur le marché des véhicules électriques, globalement plus chers que leurs équivalents diesel et essence.

Renault-Nissan en pointe. Le marché français est dominé par deux modèles : la Renault Zoe et la Nissan Leaf, les deux appartenant au même groupe, l’alliance Renault-Nissan. Les deux sont des véhicules citadins qui offrent une autonomie relativement semblable : 300 à 317km pour la Zoe et 270 à 378km pour la Leaf, des standards élevés pour des voitures électriques. Mais la Nissan est un modèle plus haut-de-gamme que sa concurrente et cela se ressent sur le prix : à partir de 35.000 euros pour la Leaf alors que la Zoe est en vente à partir de 23.000 euros.

La fourchette de prix des voitures électriques se situe entre ces deux véhicules. Parmi les modèles relativement accessibles, la Smart ForTwo Electric Drive (23.000 euros) et la Volkswagen e-Up! (28.000 euros) peuvent séduire les automobilistes tentés par l’électrique. Mais leur faible autonomie (160km pour les deux) restreint leur usage aux courts trajets. Idem pour la Peugeot iOn et la Citroën C-Zéro, commercialisées à partir de 27.000 euros pour une autonomie moyenne de 150km.

Citroen e-Mehari

Tesla pour rebattre les cartes ? Avec son prix de 25.500 euros et son autonomie de 195km, la Citroën e-Mehari est un bon compromis. Mais son design ne plaira pas à tout le monde (il s’agit de la réinvention de la célèbre Mehari). Si vous êtes prêt à mettre un peu plus d’argent pour votre voiture électrique, la BMW i3 a fait ses preuves. Pour 38.400 euros minimum, elle dispose d’une autonomie de 230 à 300km et de la touche allemande : une conduite sportive. Allemagne toujours : la Volkswagen e-Golf annonce 300km entre deux recharges pour tout de même 40.000 euros.

Enfin, Tesla pourrait bien bouleverser le marché avec sa Model 3. Pas encore commercialisée en France à cause de retards dans la production, elle promet une autonomie de 415 à 580km et une allure de berline inédite pour une voiture électrique, en France. Son prix de vente, pas encore définitif, pourrait tourner autour de 35.000 euros. À noter que le constructeur automobile dirigé par Elon Musk a déjà dans son catalogue la Model S, destinée à une clientèle (très) aisée puisqu’il faut quand même débourser 85.000 euros pour s’offrir cette berline de luxe, bardée d’équipements technologiques dernier cri.