Plan social : GE doit "revoir sa copie" selon Bruno Le Maire, arrivé sous les huées

Bruno Le Maire est venu lundi à Belfort évoquer l'avenir industriel du site visé par un vaste plan social.
Bruno Le Maire est venu lundi à Belfort évoquer l'avenir industriel du site visé par un vaste plan social. © PATRICK HERTZOG / AFP
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avec AFP , modifié à
En visite à Belfort lundi après l'annonce d'un vaste plan de suppressions d'emplois, le ministre de l'Économie a été copieusement sifflé à son arrivée.

Syndicats et élus l'attendaient de pied ferme. "Il est important que General Electric revoie sa copie" et "améliore" son plan social, a souligné dès son arrivée lundi à Belfort le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, venu évoquer l'avenir industriel du site visé par un vaste plan social. "J'ai eu l'occasion de dire au président de GE Larry Culp que son plan social (annoncé la semaine dernière, NDLR) doit être amélioré", a déclaré Bruno Le Maire, accueilli quelques instants plus tôt par les huées et les sifflets de centaines de personnes.

Le ministre a également indiqué, plus tard dans l'après-midi, qu'il entendait obtenir de General Electric l'assurance que le vaste plan social annoncé sur le site belfortain du groupe américain n'annonçait pas "un plan de liquidation". S'interrogeant sur "les intentions de GE", le ministre a poursuivi : s'agit-il d'un "plan d'adaptation à une conjoncture mondiale qui est plus difficile parce qu'il y a en ce moment moins de commandes de turbines à gaz ou est-ce qu'il s'agit d'un plan de liquidation dissimulé ?". 

Conspué par des "gilets jaunes" et des syndicalistes

Le ministre de l'Économie, dont le cortège officiel était précédé de motards de la police, s'est engouffré dans un bâtiment, face au lieu de l'assemblée générale qui avait lieu plus tôt, particulièrement conspué par une vingtaine de "gilets jaunes" qui s'étaient placés au premier rang des manifestants, selon des journalistes de l'AFP. "Pour défendre les salariés, pour défendre les retraités, pour défendre les gilets jaunes, on est là, même si Macron le veut pas", ont scandé les manifestants, au nombre de 700 à 900 selon la police. "Aujourd'hui, nous sommes là pour une chose : stopper ce plan massif de délocalisations hors de Belfort", avait lancé auparavant, à la tribune de l'AG des syndicats, Philippe Petitcolin (CFE-CGC).

"1.050 emplois supprimés, c'est trop"

"Le plan social en l'état ne va pas", a répondu le ministre, quelques minutes plus tard. 1.050 emplois supprimés, c'est trop et je pense que GE peut et doit faire mieux et que c'est une condition préalable pour que les choses s'apaisent sur le site", a estimé Bruno Le Maire qui s'est exprimé successivement devant la direction et les représentants du personnel.

General Electric emploie quelque 4.300 salariés à Belfort, dont 1.900 dans son entité gaz. Mardi, l'entreprise avait annoncé sa volonté de supprimer plus de 1.000 postes en France, dont 792 dans cette entité qui produit des turbines à gaz et 252 dans d'autres entités dédiées aux "fonctions supports".