Fusion : Alstom et Siemens ont déposé à Bruxelles des compensations "adéquates"

Alstom et Siemens ont estimé que ces propositions étaient "adéquates" pour satisfaire la Commission européenne.
Alstom et Siemens ont estimé que ces propositions étaient "adéquates" pour satisfaire la Commission européenne. © HAUKE-CHRISTIAN DITTRICH / DPA / AFP
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avec AFP
Les groupes Alstom et Siemens ont déposé mercredi une proposition de mesures compensatoires pour obtenir le feu vert de la Commission européenne qui a ouvert une enquête sur leur fusion, craignant une réduction de la concurrence dans plusieurs domaines.

Les groupes industriels Alstom et Siemens ont déposé une proposition de mesures compensatoires qu'ils jugent "adéquate" pour obtenir le feu vert de la Commission européenne à leur fusion, selon un communiqué des deux groupes mercredi.

"Les parties estiment que cette proposition de remèdes est appropriée et adéquate", ont indiqué les groupes dans leur communiqué, en expliquant toutefois qu'il "n'y a pas de certitude" que cela soit "suffisant pour répondre aux préoccupations de la Commission".

Des "remèdes" pour les activités de signalisation et la production de matériel roulant. Cette proposition de "remèdes" porte sur une partie des activités de signalisation et sur la production de matériel roulant pour un total d'environ 4% du chiffre d'affaires de l'entité fusionnée, ont indiqué les groupes. Ces remèdes pourraient prendre la forme de cessions d'activité, de transfert de technologies ou d'accords de licence, a indiqué un porte-parole du groupe Alstom, précisant que "cela sera fait en concertation avec les instances représentatives du personnel".

 

La crainte d'une réduction de la concurrence. Fin octobre, la Commission européenne avait exprimé ses inquiétudes sur l'union entre Alstom et les activités mobilité de l'allemand Siemens, leur expliquant ce qu'elle attendait d'eux pour autoriser l'opération. Une enquête approfondie est ouverte depuis juillet.

La Commission avait dit craindre que cette "concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation". La fusion ferait naître un nouveau géant européen du rail, présent dans 60 pays avec un chiffre d'affaires annuel de 15,6 milliards d'euros.

Construire des "géants européens" pour résister à la concurrence mondiale. Fin octobre, la secrétaire d'État française auprès du ministre de l'Économie, Agnès Pannier-Runacher avait affirmé son soutien au projet de fusion. "C'est un enjeu très important pour nous parce que, d'un point de vue industriel, l'objectif, c'est de construire des géants européens, c'est ça qui nous permettra dans la compétition mondiale, face aux États-Unis et aux acteurs chinois, de tirer notre épingle du jeu", avait-elle expliqué. 

Selon les deux groupes, une décision de la Commission européenne est "attendue d'ici le 19 février" sur les propositions qui doivent être analysées en détail et présentées notamment aux clients et concurrents des deux groupes.