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Carole Ferry , modifié à
Samedi, les codes de validation envoyés sur votre téléphone à chaque achat en ligne, jugés moins sûrs, devaient disparaître. Julien Lasalle, secrétaire général de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement à la Banque de France, explique au micro d'Europe 1 pourquoi l'application de la réglementation a pris du retard.
INTERVIEW

Les habitués du shopping en ligne sécurisent souvent leurs paiements via un code reçu par SMS qu'ils doivent recopier dans une fenêtre dédiée. Ce système, jugé moins sûr par la Commission européenne, était censé disparaître samedi et être remplacé par un nouveau dispositif. Julien Lasalle, secrétaire général de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement à la Banque de France, explique au micro d'Europe 1 pourquoi l'application de la réglementation européenne a pris du retard.

La réglementation a été arrêtée en mars 2018. Les établissements bancaires avaient 18 mois en tout pour se préparer et réfléchir à de nouvelles solutions de sécurisation des paiements en ligne. Aujourd'hui, ils ne sont cependant toujours pas prêts. "Pendant cette période, des clarifications ont été nécessaires, notamment sur les choix technologiques qui seraient valides aux yeux de l’Autorité bancaire européenne", constate Julien Lasalle. "Cela a raccourci le délais de préparation. Aujourd’hui les solutions existent mais il faut laisser le temps aux banques de les déployer auprès de leur clientèle."

"Il a fallu dix ans au sans contact pour s’imposer"

Le problème ne vient pas seulement des banques mais également des tendances de consommation. "Les habitudes de paiement sont très lentes à faire évoluer", analyse l'expert. "Il a fallu dix ans au sans contact pour s’imposer!" A l'origine de ce phénomène notamment, la crainte d'un risque sécuritaire lors de l'utilisation de nouvelles technologies.

"On n’arrivera jamais au niveau de sécurisation d’un paiement en point de vente car on n’a ni payeur en face de soi, ni terminal certifié qui permet de valider la puce de la carte bancaire, ni code confidentiel", admet Julien Lassalle. "Mais les technologies déployées ces dernières ont permis d’atteindre des niveaux très satisfaisants." Il rappelle qu'en 2011, la moyenne s'établissait à 1 euro de fraude pour 300 euros de transactions sur Internet. Aujourd’hui, le rapport est de l'ordre de 1 euro pour 600 euros de transactions sur Internet.