Fermeture d’une usine à La Roche-sur-Yon : "On veut garder tout le monde", assure le directeur de Michelin France

Jean-Paul Chiocchetti, directeur de Michelin France (1280x640) LOÎC VENANCE / AFP
Jean-Paul Chiocchetti a estimé au micro d'Europe 1 que tout allait être fait pour conserver les salariés de l'usine de La-Roche-sur-Yon. © LOÎC VENANCE / AFP
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Michelin a annoncé jeudi la fermeture de son usine de La-Roche-sur-Yon, qui emploie plus de 600 personnes. Jean-Paul Chiocchetti, le directeur de Michelin France, a réagi sur Europe 1.
INTERVIEW

L'annonce de la fermeture de l'usine Michelin de La Roche-sur-Yon, qui emploie 619 personnes, a suscité jeudi l’écœurement des salariés. Jean-Paul Chiocchetti, le directeur de Michelin France, a réagi jeudi soir sur Europe 1, assurant que le géant du pneu "veut garder tout le monde" et "travailler sur la mobilité interne".

"On a le devoir d’accompagner nos salariés en évitant les départs contraints. On est en capacité de proposer aux 619 personnes des postes dans nos quatorze sites en France. Bien sûr qu’il y aura des mesures d’âge au cours des négociations, mais on veut garder tout le monde, on va travailler sur la mobilité interne", a-t-il expliqué au micro d'Emmanuel Duteil. "Il y aura une centaine de postes qui seront proposés à l’usine de Cholet, située à 50 minutes de celle de La Roche-sur-Yon. Enfin, on essaiera d’accompagner ceux qui ne voudront pas bouger de la région et qui auront des projets construits et viables", a poursuivi Jean-Paul Chiocchetti.

>> L'intégralité de l'interview du directeur de Michelin France est à retrouver à 22h20

"On a essayé d'y croire jusqu'au bout" 

Le directeur de Michelin France a expliqué cette fermeture d’usine par la concurrence des pneus asiatiques à bas coûts. "Depuis dix ans, le haut de gamme de Michelin a perdu 10 points de parts de marché, qui s’est reporté sur les pneus 'budget', beaucoup moins compétitifs au niveau performance et surtout vendus deux fois moins chers. Le marché est aujourd’hui alimenté par les Asiatiques et les Chinois", a-t-il avancé.

"L’inquiétude n’est pas venue de la performance de nos salariés, mais parce que la gamme de pneus produits à la Roche-sur-Yon n’est pas au rendez-vous et ne sera pas au rendez-vous dans les années qui viennent. On a essayé d’y croire jusqu’au bout, on a investi 70 millions d’euros. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, la bascule du marché du premium vers le 'budget' va se confirmer", a estimé Jean-Paul Chiocchetti.

"Nous n’envisageons aujourd’hui aucune autre fermeture de site Michelin en France"

Jean-Paul Chiocchetti précise qu'aucune autre fermeture d’usine n'est prévue à date. "Nous n’envisageons aujourd’hui aucune autre fermeture de site Michelin en France. Mais nous ne maîtrisons pas les évolutions du marché", a-t-il expliqué. La marque au Bibendum avait déjà annoncé il y a deux semaines la fermeture d'ici à 2021 de son usine de Bamberg, dans le sud de l'Allemagne, qui emploie 858 salariés pour produire des pneus de voitures.