Le secrétaire général de Force Ouvrière, Yves Veyrier, était l'invité d'Europe 1. 3:40
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Séverine Mermilliod , modifié à
Yves Veyrier, secrétaire général de Force Ouvrière, a réagi jeudi matin sur Europe 1 à la fermeture de l’usine Bridgestone de Béthune. Il demande aux pouvoirs publics de "mettre les moyens nécessaires" au maintien de l'activité du site.
INTERVIEW

Bridgestone, fabricant japonais de pneus, a annoncé mercredi la fermeture de son usine de Béthune (Pas-de-Calais), qui emploie 863 salariés. Une décision "insupportable" pour Yves Veyrier, secrétaire général de Force Ouvrière, qui demande jeudi matin sur Europe 1 aux pouvoirs publics de "mettre les moyens nécessaires" au maintien de l'activité du site.

"C’est insupportable. C'est une logique de rentabilité actionnariale où les salariés, hommes et femmes, sont réduits à une valeur marchande et c’est insupportable", a-t-il déploré. "Il faut mettre la direction de l’entreprise autour de la table, avec les pouvoirs publics, et il faut un discours ferme. Les pouvoirs publics doivent mettre les moyens nécessaires pour qu’on maintienne l’activité", a demandé Yves Veyrier.

"Conditionner" les aides publiques

Selon lui, le système d'aides publiques doit être revu, car elles seraient attribuées aux entreprises sans suffisamment de conditions. "La question de la conditionnalité aux aides publiques est centrale, a fortiori dans un moment où elles sont massives pour maintenir l’emploi. Elles sont nécessaires, mais il faut les conditionner !" Sinon, on assistera à une vague de plans sociaux, a-t-il affirmé : "On le voit en ce moment, il y a Auchan, Nokia, Smart...", a-t-il listé, fustigeant Bridgestone qui, d'après lui, "fait partie des entreprises qui savent faire la recherche aux aides publiques, mais une fois qu’elles ont été absorbées, on va voir ailleurs, moins cher".

Sortir de la logique de stricte compétitivité

L'usine de Béthune a bénéficié d'aides de l’État en 2008, du CICE, puis d'aides liées à la crise du coronavirus, comme la plupart des entreprises. Mais selon Yves Veyrier certaines aides publiques "ne remplissent pas leur office du point de vue de l'emploi : il y la chasse aux aides publiques ici ou là en se déplaçant, la recherche du moindre coût du travail... Tant qu’on n’a pas harmonisé les conditions sociales en Europe, tant qu'on n'a pas réglementé les marchés, en particulier financiers qui sont complètement déconnectés de l'économie réelle, c’est en bout de chaîne qu’on souffre", a conclu le secrétaire général de Force Ouvrière.