Lors d'une Marche pour le climat à Strasbourg 1:50
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Nicolas Barré
La COP 25 a échoué à conclure un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Alors que l'urgence climatique se fait de plus en plus sentir, les États peinent à y apporter une réponse satisfaisante. En parallèle, sous la pression de l'opinion publique, le secteur privé s'active de plus en plus, au risque de se faire accuser de "greenwashing". 

La COP 25 s'est achevée dimanche, au terme de deux semaines de négociations difficiles. La conférence climat de l'ONU organisée à Madrid a échoué à trouver un accord sur les règles des marchés carbone internationaux. Un échec cuisant pour les Etats participants. Mais la finance internationale est également pointée du doigt, souligne notre éditorialiste Nicolas Barré. 

Cela peut sembler anecdotique, mais l’histoire reflète une tendance de fond : un groupe de religieuses catholiques, les sœurs de la Miséricorde d’Amérique, s’en sont prises à BlackRock, le plus grand gestionnaire de fonds du monde, actionnaire de la plupart des sociétés du CAC 40. Ces religieuses, qui gèrent les fonds de leur congrégation, reprochent au géant américain son double discours sur le dérèglement climatique, prétendant être concerné tout en investissant dans des sociétés qui contribuent au réchauffement de la planète. La semaine dernière, l’ex-vice président américain Al Gore s’en est pris lui aussi à BlackRock avec virulence, leur demandant carrément de décider s’ils voulaient continuer à financer la destruction de la civilisation humaine.

Les accusations de "greewashing" se multiplient

Envers les banques aussi, les accusations de "greenwashing" se multiplient. Et puisque les leaders politiques sont dans l’impasse, le secteur privé se trouve dans le collimateur. Et ça marche : un groupe de 630 investisseurs gérant 37.000 milliards d’actifs, soit à peu près la valeur de toutes les sociétés cotées à Londres et à New York, s’est engagé lors de la COP 25 à ce que leurs fonds soient orientés vers des placements qui permettent d’accélérer la transition énergétique et la lutte contre le dérèglement climatique.

 

Les banques et les compagnies d’assurances sont elles aussi sous la pression de leurs clients pour réduire leurs financements dans les énergies fossiles. Au fond, c’est peut-être l’un des rares messages (un tout petit peu) optimistes que l’on retiendra de la COP 25 : si les États ne font rien, le secteur privé bouge. Sous la pression d’une opinion de plus en plus sensible.