1:27
  • Copié
Nicolas Barré
Le climat se place désormais en tête des préoccupations des Français. Les solutions envisagées pour remédier aux problèmes environnementaux sont beaucoup moins unanimes, observe notre éditorialiste Nicolas Barré. 
EDITO

>>  Depuis deux ans, l'environnement progresse continuellement dans le classement annuel des préoccupation des Français établi par Ipsos. Pour la première fois dans sa dernière édition, le climat est arrivé en tête de liste. Mais les solutions envisagées sont bien plus contrastées, estime notre éditorialiste, Nicolas Barré. 

Alors que s’ouvre lundi la COP 25 à Madrid, une enquête Ipsos montre que les Français placent le climat en tête de leurs préoccupations. Les questions environnementales arrivent au premier rang, avec 42% des sondés les considérant comme préoccupations prioritaires. C'est une surprise, puisque le pouvoir d’achat se classe pour une fois en seconde position (première priorité de 41% des sondés). Le système de santé, alors qu’il est beaucoup question des problèmes à l’hôpital, arrive en troisième à 37% et l’emploi seulement en quatrième à 32%.

"Bascule de l'opinion"

On peut donc se dire, à la lecture de ce sondage, qu’il y a une vraie bascule de l’opinion. La question du climat suscite des inquiétudes dans toutes les couches de la population, avec bien sûr une sensibilité plus forte des moins de 35 ans, les plus concernés par les dérèglements à venir. L'opinion est davantage partagée en ce qui concerne les solutions. Pour les trois-quarts des Français, c’est en modifiant notre mode de vie que l’on trouvera de quoi palier ce problème. Un quart seulement mise sur le progrès technique.

Il y a là une défiance à l’égard de solutions technologiques qui, pourtant, peuvent changer la donne. Il n’est pas de bon ton, par exemple, de dire que le nucléaire est une option pour réduire les émissions de CO2. Les Français sont aussi les champions du monde des recours juridiques contre les éoliennes, autre solution technologique controversée. Et s’ils se disent prêts à modifier leur mode de vie, ils sont toutefois contre des mesures comme la taxe carbone dont le but est justement d’orienter les comportements. Entre la prise de conscience et la vraie vie, il y a un gap. Si la COP 25 sert à quelque chose, à défaut de produire des résultats, c’est de faire de la pédagogie : on en a encore besoin.