Légumes fruits distribution 1:11
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Élise Denjean, édité par avec AFP , modifié à
Les discussions commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs se sont officiellement achevées lundi. Mais de nombreux dossiers sont encore en suspens, en raison de blocages entre les différents acteurs de ces filières, qui devraient continuer à dialoguer dans les prochaines semaines.
DÉCRYPTAGE

Combien vont coûter nos produits du quotidien dans les supermarchés et quelle sera la rémunération des agriculteurs français qui produisent ces denrées alimentaires ? C'est tout l'enjeu des négociations commerciales qui viennent de se terminer entre la grande distribution et ses fournisseurs, pour la saison 2020-2021. Les différentes parties avaient jusqu'à lundi pour se mettre d'accord. Cette année, les discussions ont été particulièrement tendues et houleuses, au point qu'elles ne sont même pas véritablement terminées. Elles vont donc devoir se poursuivre sur les mois à venir.

Le médiateur des relations commerciales agricoles n'a d'ailleurs jamais reçu autant de dossiers. C'est lui qui est saisi quand les deux parties ne parviennent pas à se mettre d'accord sur le prix de tel ou tel produit. Cela offre aux producteurs, industriels de l'agroalimentaire et distributeurs un délai supplémentaire, jusqu'à deux mois, tout en évitant les sanctions financières auxquelles ils s'exposent quand la date butoir est dépassée.

Un accord sur trois pas encore signé

Comme à l'accoutumée, les agriculteurs ont accusé les supermarchés de tirer les prix à la baisse,  alors que ces derniers ont dénoncé les hausses de tarifs demandées par les agro-industriels (laiteries, biscuiteries, salaisons, producteurs de conserves ou de plats préparés…). Lesquels, jugés peu transparents sur leurs marges, ont critiqué à leur tour les distributeurs.

À ce stade, le médiateur des relations commerciales a déjà reçu 15 dossiers et en attend encore une trentaine, soit quasiment le nombre de dossiers qu'il reçoit sur une année normale. Parmi les secteurs les plus tendus figurent la filière porcine, une partie des produits laitiers et enfin les fruits et légumes transformés, comme la compote. Le phénomène est loin d'être anecdotique : selon les informations d'Europe 1, au moins un accord sur trois n'était toujours pas signé lundi matin.

De nouvelles réunions fin mars

Julien Denormandie entend réunir les représentants de chaque secteur "à partir de la fin mars", une fois l'émotion retombée, pour commencer des négociations d'un autre type, sur les préconisations de Serge Papin qui propose "la sortie du système de négociations annuelles, au bénéfice de contractualisations pluriannuelles". Dimanche matin, l'ancien patron de Système U mandaté pour réconcilier les différentes parties, a appelé à une "paix des braves" sur franceinfo pour tenter de rapprocher les uns et les autres. 

Un accord est-il possible ? Julien Denormandie a agité la menace d'une nouvelle loi, si un accord n'est pas trouvé, même si le calendrier législatif semble déjà bien encombré d'ici à 2022. "Si la grande distribution, si les industriels ne changent pas, c’est les agriculteurs qui vont disparaître", a prévenu le ministre samedi matin sur Europe 1.