Dans les Alpes, le ski en nette perte de vitesse

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Axel de Tarlé, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Avec une baisse durable du nombre de personnes qui pratiquent les sports d'hiver, le ski a amorcé un inexorable déclin, que les stations tentent difficilement de contrer.

Les vacances de la Toussaint à peine terminées, où se rendre pour la trêve des confiseurs, dans un mois et demi ? Si le ski séduit 8% des Français au moins un an sur deux et devrait attirer plusieurs centaines de milliers de personnes entre Noël et le jour de l'An, dévaler les pentes est une activité qui séduit de moins en moins. Une enquête du Financial Times (en anglais) montre qu'en dix ans, le nombre de skieurs dans les Alpes a diminué de 14%, passant de 175 millions en 2008 à 150 millions pour la saison 2016-2017, d'après les chiffres compilés par Laurent Vanat, consultant spécialisé dans le ski.

La concurrence des vacances au soleil

L'explication est double. D'abord financière, car le ski coûte cher. Un paramètre qui n'est pas nouveau, mais à l'heure de la concurrence de plus en plus accrue des vacances au soleil, cela compte et les jeunes générations se détournent du ski au profit de destinations exotiques abordables. Et c'est même culturel, les écoles organisent moins qu'avant des classes de neige par exemples. On assiste donc à un vieillissement inquiétant des skieurs.

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Un réchauffement climatique inquiétant

Et puis, autre problème, il y a le réchauffement climatique. Il y a de moins en moins de neige. À Noel, on peut de moins en moins skier. D'autant qu'en montagne, la hausse des températures est deux fois plus rapide que la moyenne. La température a déjà augmenté de 2 degrés dans les Alpes depuis 120 ans. Donc, oui, les stations de basses altitudes semblent condamnées. Avec déjà des conséquences sur les prix de l'immobilier. À quoi bon acheter un appartement aux pied des pistes si, dans 30 ans, il n'y a plus de pistes ?

D'autres activités… moins rentables

Le marché immobilier, dans les Alpes, a mis la marche arrière, avec une baisse des 0,5% en 2017, après un recul de 1,8% en 2016, selon le cabinet Knight Frank. Pour contrer cette tendance, les stations se diversifient et proposent autre chose que du ski, sauf que ce ne sont plus les même tarifs. Maintenant, on vous parle de grand air, de balade en raquette ou en VTT. Pour ces activités de plein air, la montagne a plus de succès l'été. Au point que dans certains régions du monde (car c'est un phénomène mondial), on commence a évoquer la fin du ski. C'est le cas en Australie, ou sur la côte Ouest des États-Unis, où les remontées mécaniques ne sont pas loin de fermer. C'est malheureusement là l'une des premières conséquences très concrètes du réchauffement climatique.