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Baptiste Morin / Crédits photo : Patrick Batard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Normes, conditions de travail, concurrence... Les raisons de la colère des agriculteurs sont nombreuses. Parmi elles : le prix du gazole non routier. Utilisé par les tracteurs, ce carburant jouit d'une niche fiscale. Mais le gouvernement souhaite grandement la réduire d'ici 2030, malgré le manque d'alternatives existantes. 

C'est une des raisons de la colère des agriculteurs : le prix du gazole non routier (GNR). Utilisé pour faire rouler les tracteurs, ce carburant jouit d'un avantage fiscal, que le gouvernement souhaite pourtant raboter. Une situation qui rappelle les raisons d'un autre mouvement, celui des Gilets jaunes, en 2018. Pour répondre aux agriculteurs, Gabriel Attal s'entretient ce jeudi avec le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, et de la Transition écologique, Christophe Béchu, avant de prendre la parole vendredi

Pas encore d'alternatives

Pour faire entendre leurs voix, les syndicats agricoles ont envoyé une centaine de revendications. Parmi elles : le maintien de la niche fiscale sur le gazole non routier. Actuellement, le rouge, comme certains agriculteurs l'appellent à cause de sa couleur, est environ 40% moins cher qu'un litre de gazole classique. Une niche fiscale de près de 1,5 milliard d'euros que l'exécutif a prévu de raboter en grande partie d'ici à 2030.

Bercy a beau assurer que les économies seront intégralement reversées au secteur, la mesure provoque la colère des agriculteurs, principalement pour deux raisons. D'abord, si l'objectif est de favoriser l'utilisation d'énergies moins polluantes, il faudrait encore pouvoir compter dessus. Pourtant, les alternatives électriques ou au gaz restent encore balbutiantes dans le secteur.

Une ristourne pas toujours demandée

Deuxième raison : une partie de cet avantage fiscal sur le GNR n'est pas automatique. Les agriculteurs doivent en fait demander par écrit le remboursement a posteriori de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Les agriculteurs peuvent ainsi demander le remboursement de quelque 15 centimes par litre consommé. 

Mais beaucoup y renoncent faute de temps. La simplification qu'ils réclament consisterait par exemple à inclure la remise dès l'achat.