Retrouver un travail après 55 ans peut s'avérer être une mission impossible. (Illustration) 1:37
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Margaux Fodéré, édité par Yanis Darras , modifié à
Travailler plus longtemps. C'est le mot d'ordre du gouvernement qui a présenté cette semaine son projet de réforme des retraites, qui doit repousser l'âge de départ légal à la retraite à 64 ans. Mais la France peine à favoriser l'emploi des plus de 55 ans, au point d'être une des lanternes rouges en Europe sur le sujet. Alors, certains seniors "rebondissent" en montant leur propre société.

Travailler jusqu'à 64 ans, "non merci". Alors que le gouvernement a présenté sa réforme des retraites, les salariés français ont choisi et leur réponse est sans appel : 93% des actifs sont contre, selon un sondage de l'Institut Montaigne publié ce vendredi. Parmi les raisons d'oppositions, la difficulté à trouver ou garder un emploi après le début de la cinquantaine. Ainsi, seulement 56% des plus de 55 ans ont un travail, l'un des taux les plus faibles d'Europe.

Alors, confronté au chômage de masse, certains seniors "rebondissent" en montant leur propre société, comme Bruno, directeur financier dans une société de production et licencié à 52 ans. Aujourd’hui, il gagne moins bien sa vie que lorsqu’il était salarié, mais à 59 ans, il est très heureux de travailler à son compte. 

Un système intéressant... mais pas pour tous

"Maintenant que j'ai résolu l'équation financière, le système d'indépendant me convient assez bien, parce qu'il m'assure justement une indépendance en termes de gestion de mon activité courante", explique-t-il au micro d'Europe 1. Et pas question de redevenir salarié pour lui : "Certaines sociétés, pour lesquelles je travaille, pourraient me proposer de reprendre un contrat, alors à temps partiel, en tant que salarié. Mais je ne suis pas sûr que ça m'intéresserait", estime l'ancien directeur financier. 

Mais cette nouvelle vie ne plaît pas à tout le monde. Depuis qu’il a quitté son poste dans un groupe de protection sociale, il y a plus de douze ans, Stéphane effectue des missions de service en informatique mais déplore l'absence de la stabilité. "Ce qui me manque, c'est d'avoir une activité de longue durée et d'être un des acteurs de l'accompagnement de l'entreprise dans sa stratégie", souligne-t-il. 

"C'est difficile"

À 60 ans, Stéphane n'a toujours pas retrouvé d'emplois salariés et avec les années qui passent, l'espoir s'amenuise. "Il semble que ce soit difficile. Je n'ai pas vu dans mon entourage, des personnes qui ont été embauchées aux alentours de 60 ans", avoue l'informaticien, avec une pointe de regret. 

Et même si Stéphane gagne mieux sa vie qu'avant, ce dernier espère toujours être réembauché un jour dans une entreprise, avant de prendre sa retraite quelques années plus tard.