Chahutée sur les marchés, l'Argentine appelle le FMI au secours

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"De manière préventive, j'ai décidé d'entamer des discussions avec le FMI", a annoncé mardi Mauricio Macri lors d'une allocution télévisée. © HO / ARGENTINIAN PRESIDENCY / AFP
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avec AFP
Sur un mois, le peso a fondu d'environ 10%, raison suffisante pour appeler à l'aide le FMI "de manière préventive", a expliqué le président argentin. 

Retour à la case FMI pour l'Argentine, 17 ans après son défaut de paiement de 2001 : la troisième économie d'Amérique latine a entamé des discussions avec cet organisme pour obtenir des financements alors que son peso se dévalue.

Un prêt de 30 milliards de dollars. "De manière préventive, j'ai décidé d'entamer des discussions avec le Fonds monétaire international pour qu'il nous accorde une ligne de soutien financier", a annoncé mardi le président Mauricio Macri lors d'une allocution télévisée. "Nous prenons le seul chemin possible pour sortir du blocage, en cherchant à éviter une grande crise économique qui nous ferait revenir en arrière et causerait du mal à tous", a-t-il ajouté. Selon l'agence Bloomberg, l'Argentine aurait sollicité un crédit de 30 milliards de dollars auprès de cet organisme international.

Une trop forte dévaluation. Repartie en 2017 sur le chemin de la croissance, l'Argentine espérait cette année contenir son inflation à 15%, mais la dévaluation va sans aucun doute doper la hausse des prix. Sur un mois, le peso a fondu d'environ 10%. Mauricio Macri, au pouvoir depuis fin 2015, a indiqué avoir déjà eu une première conversation avec la directrice du FMI, Christine Lagarde.

Le FMI, de mauvais souvenirs pour les Argentins. Il y a 17 ans, plus exactement, l'Argentine avait été secouée par la pire crise financière de son histoire, qui avait fait chuter successivement quatre présidents en une semaine et mené le pays au défaut de paiement, véritable traumatisme national. En janvier 2006, l'Argentine avait remboursé son dernier crédit auprès du FMI, pour 9,6 milliards de dollars. Les Argentins se méfient du FMI et ils sont nombreux à l'accuser d'avoir validé les politiques économiques des années 1990, qui ont mené à la faillite de la 3e économie d'Amérique latine.