Non, le télétravail ne rend pas forcément plus heureux

  • Copié
Olivier Samain, édité par , modifié à
Le télétravail est pratiqué par 11% des cadres. A satisfaction égale avec leurs collègues de travail, les télétravailleurs travaillent plus et risquent plus l'isolement, selon une étude publiée ce matin par la Dares. 

Selon une étude de la Dares, l'institut statistique du ministère du Travail, publiée mardi matin, 11% des cadres en France ont fait du télétravail au moins une fois par semaine, en 2017. Et globalement, selon l'étude, les télétravailleurs ne sont pas plus satisfaits de leur situation que leurs collègues... mais pas moins non plus.

Le principal avantage reste le temps économisé dans les transports. Jamal travaille de chez lui un jour par semaine, depuis trois ans. "Cela me permet d'éviter trois heures et demi de transports par jour", explique-t-il. "Même si on travaille plus à la maison, sur ce coup là, il n'y a pas photo !" Moins de temps de transport, mais plus de boulot.

35 minutes de travail en plus

Les télétravailleurs les plus intensifs, ceux qui le font au moins deux jours par semaine, travaillent en moyenne 35 minutes de plus que leurs collègues, qui se rendent sur le lieu de travail tous les jours. Les télétravailleurs "intensifs" déclarent même "deux fois plus souvent travailler plus de 50 heures par semaine", selon l'étude. 

Le risque c'est de se laisser entraîner. D'où la nécessité de se discipliner, reconnaît Christelle. "C'est vrai qu'on a tendance à travailler beaucoup plus que si on était au bureau, confesse-t-elle. On est plus concentré, on enchaîne les tâches. Mais j'arrive à me limiter!"

Un risque d'isolement

Un autre risque évoqué : l'isolement. Colette l'a identifié et plaide pour un mélange entre télétravail et travail au bureau. "Au delà de deux jours par semaine, ce serait beaucoup trop. Il ne faut pas se couper de nos collègues, de nos services. Et puis, c'est toujours intéressant d'être sur notre lieu de travail pour avoir plus d'informations."