CAF apprécie peu les manoeuvres du gouvernement pour sauver une usine de son concurrent. 2:30
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Emmanuel Duteil et O.G , modifié à
Le concurrent d'Alstom, engagé sur deux appels d'offres en concurrence avec Alstom, exprime son inquiétude sur les tentatives de sauvegarde du site de Belfort par le gouvernement.

"Nous aussi nous sommes Français !". C'est en substance le message que veut faire passer CAF, le concurrent d'Alstom. La filiale française du constructeur ferroviaire espagnol, qui attend la réponse de deux appels d'offres - un de la RAPT sur des locomotives et un autre lancé par la SNCF sur des RER - apprécie peu les manœuvres de l'exécutif qui s'est donné dix jours pour sauver le site de Belfort. Selon nos informations, la commande de six rames pour le Paris-Milan par la SNCF va être accélérée dans les jours à venir. Mais le gros enjeux, c'est l'appel d'offres pour de nouveaux RER en Ile-de-France. Pour le moment, c'est l'espagnol CAF qui, selon plusieurs sources, semblait tenir la corde. Le groupe espère ne pas être victime de la pression de l'État.

"Il faut lever les ambiguïtés". "Nous ne pouvons pas imaginer que l'Etat puisse imposer à la RATP ou la SNCF, de choisir un fournisseur quand il y a une procédure d'appel d'offres en cours", s'inquiète Francis Nakache, directeur général de CAF France. Car l'appel d'offres en question est un énorme enjeu : un contrat à plus de trois milliards d'euros pour les nouveaux RER en Ile-de-France. Francis Nakache demande à l'État de rester impartial : "Je préfère penser qu'il s'agit d'ambiguïtés dans les déclarations [du gouvernement], le plus tôt ces ambiguïtés seront levées, le mieux ce sera".

Une usine rachetée en France, "sans l'aide de personne". Le groupe a racheté une usine à Bagnère-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénnées. Et CAF aime à le rappeler : "Sans l'aide de personne". Il emploie sur place une centaine de salariés qui y produisent des tramways pour Nantes et Saint-Etienne. Francis Nakache espère pouvoir bientôt y construire les fameux RER : "Un contrat comme celui-là, pourrait nous permettre de créer 500 à 600 emplois pour notre usine, sans compter les emplois induits", ainsi qu'un centre d’ingénierie en Ile-de-France. "Ne pas avoir ce contrat, pourrait produire, à terme, des trous d'air. A ce moment-là, on pourrait se poser les mêmes questions que nos confrères", ajoute t-il.