A l'image du groupe Jaguar Land Rover, l'industrie automobile britannique s'inquiète des conséquences du Brexit au Royaume-Unis 2:08
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Axel de Tarlé
Le groupe automobile Jaguar-Land Rover a décidé de supprimer 500 emplois au Royaume-Uni. A un peu plus d'une semaine de l'officialisation du Brexit, c'est toute la filière automobile britannique qui pousse un cri d'alarme. Patronat et syndicats sont unis pour dénoncer l’intransigeance du nouveau gouvernement qui entend couper les ponts avec les normes européennes.

Le Brexit, prévu officiellement pour dans huit jours, le 31 janvier, réussit l'exploit outre-Manche de souder d'habituels ennemis. Patronat et syndicats sont en effet unis contre le gouvernement britannique, preuve que l'heure est grave. Imaginez : c'est comme si en France le Medef et la CGT travaillaient main dans la main ! Le nouveau ministre de l'Economie britannique est très clair. Plus question de suivre les règles et les normes tatillonnes imposées par Bruxelles. En matière automobile, "nous aurons nos règles, nos normes (en terme de C02, de crash tests)", dit-il. 

Conséquence : cela veut dire que les voitures produites en Grande-Bretagne ne seront plus homologuées pour le marché européen. C'est une catastrophe pour la filière automobile britannique qui exporte près de la moitié de sa production vers le continent. "Vous allez tuer toute une industrie", s'alarme le syndicat Unite. Honda et Ford ont déjà fermé une usine en Grande Bretagne. Toyota y songe. Et Jaguar décide de supprimer 500 emplois, même si officiellement, le Brexit n'a rien à voir. 

Le gouvernement français se réjouit... en "off"

Et la France en profite. Nous sommes repassés devant la Grande-Bretagne en nombre de voitures produites. Vous avez vu que Toyota venait de choisir Valenciennes pour son nouveau 4x4. D'ailleurs, le gouvernement français, "en off", se réjouit secrètement de ces difficultés de nos voisins britanniques. Économiquement, on récupère des emplois. Et puis politiquement, il ne faudrait surtout pas que le Brexit soit une réussite, sinon, cela pourrait donner des idées en France, pour sortir de l'Europe. 

On va voir maintenant jusqu'où iront les Brexiter en Grande-Bretagne dans leur combat nationaliste. Et ils sont assez fougueux. Par exemple, sur la taxe Gafa, contrairement à la France, la Grande-Bretagne ne veut pas céder face à Donald Trump et compte bien imposer une taxe de 2% sur les géants du numérique. En retour, le président américain menace de surtaxer les voitures fabriquées au Royaume-Uni. Conclusion : la filière automobile britannique n'a pas fini de souffrir !