Bilan mitigé pour l'ouverture des magasins le dimanche à Paris

Certains magasins ouvrent déjà tous les dimanches de l'année. D'autres n'ont pas réussi à trouver des accords avec les représentants du personnel.
Certains magasins ouvrent déjà tous les dimanches de l'année. D'autres n'ont pas réussi à trouver des accords avec les représentants du personnel. © FRED DUFOUR / AFP
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Anne-Laure Jumet et M.B.
Dans la capitale, les enseignes qui ouvrent le dimanche grâce à la loi Macron sont globalement satisfaites. Mais beaucoup n'ont pas encore réussi à trouver d'accord avec les syndicats.

Virage à 180° pour Anne Hidalgo. La maire de Paris, qui s'était publiquement opposée à la loi Macron et ses mesures permettant d'étendre l'ouverture des magasins le dimanche, veut désormais employer au maximum ses pouvoirs d'édile pour s'assurer que les enseignes ouvrent bien douze dimanches par an. Soit le maximum prévu par le texte. Ce choix, qui sera soumis lundi au Conseil de Paris, hérisse la gauche de la gauche. À tel point que Danielle Simonnet, élue du Parti de gauche dans le 20e arrondissement, s'est fendue ce week-end d'une vidéo en direct depuis son lit pour dénoncer les choix d'Anne Hidalgo et prône la "grasse mat'" dominicale.

Des syndicats réfractaires. Dans la capitale, certains commerces peuvent cependant déjà ouvrir tous les dimanches. Et le bilan est mitigé. En théorie, il suffit aux magasins d'être situés dans une zone touristique internationale, comme les Champs-Elysées, le Marais ou encore le boulevard Haussmann, pour pouvoir accueillir des clients le dernier jour de la semaine. Mais en pratique, beaucoup affichent encore portes closes. Car, et c'est là que le bât blesse, les enseignes doivent d'abord trouver un accord avec les syndicats. La Fnac, H&M ou encore Monoprix se sont ainsi heurtés à l'hostilité des syndicats majoritaires.

Emplois supplémentaires. Pour l'instant, une dizaine de grandes marques ont réussi à signer des accords fixant les majorations salariales de rigueur ainsi que d'autres contreparties, comme la prise en charge partielle ou totale des frais de transport ou des frais de garde pour les enfants des employés. Parmi elles, Zara, Nature & Découvertes ou encore les chaussures Eram. Et, dans certains cas, le bilan est positif. Au BHV du Marais par exemple, on est très satisfait : l'ouverture dominicale a généré 10% de chiffre d'affaires en plus et permis la création de 150 emplois en CDI. À la gare Saint-Lazare, les premiers retours sont bons également.

Effet d'entraînement. En janvier prochain, les Galeries Lafayette du boulevard Haussmann entreront dans la danse. Le groupe va d'ailleurs lancer dans les prochaines semaines un vaste plan de recrutement de 500 personnes. Ce qui pourrait aussi avoir un effet d'entraînement pour les grands magasins et les commerces autour. Par exemple, le magasin Zara du boulevard Haussmann attend que les grands magasins se lancent pour ouvrir à son tour le dernier jour de la semaine.