Air France-KLM fixé mardi sur sa gouvernance intérimaire

Air France, avion crédit : PHILIPPE LOPEZ / AFP - 1280
Air France-KLM doit se prononcer mardi sur la gouvernance de transition du groupe. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Après la démission mi-mai de Jean-Marc Janaillac, le conseil d'administration d'Air France doit annoncer "une solution de gouvernance de transition" mardi après l'assemblée générale des actionnaires.

Le conseil d'administration du groupe franco-néerlandais Air France-KLM doit se prononcer mardi sur la gouvernance de transition du groupe en attendant de trouver un successeur au PDG Jean-Marc Janaillac qui a jeté l'éponge début mai.

Quatre nationalités aux commandes. Le conseil d'administration compte 19 membres - dont trois représentants de l'État français qui détient 14,3 % du capital - de quatre nationalités différentes : française et néerlandaise mais aussi américaine et chinoise, depuis l'entrée au capital du groupe en 2017 de Delta (8,80%) et China Eastern (8,80%).

Une présidence par intérim 

Anne-Marie Couderc pour assurer l'intérim ? L'administratrice indépendante Anne-Marie Couderc préside le comité de nomination et de gouvernance et est membre du comité d'audit. Son nom a été évoqué lundi par la presse comme étant la personnalité qui aura la charge de diriger le géant franco-néerlandais en attendant que soit trouvée la perle rare qui reprendra les commandes du groupe en pleines turbulences à l'issue d'un bras de fer entre la direction et les syndicats qui aura coûté son siège à Jean-Marc Janaillac.

Selon Le Figaro, Anne-Marie Couderc assurera "la présidence non exécutive de la compagnie" et "la gestion opérationnelle des affaires courantes sera assurée par les patrons des deux compagnies Air France (Franck Terner) et KLM (Pieter Elbers), ainsi que par le directeur financier Frédéric Gagey". Jean-Marc Janaillac a "refusé d'assurer son propre intérim", selon la même source.

Une période de transition sans limites. La période de la gouvernance de transition n'est pas limitée dans le temps, le candidat peut être recruté aussi bien en interne qu'en externe, et rien n'empêche dans les textes qu'il soit néerlandais, selon des sources proches du dossier. Le conseil d'administration se réunira mardi avant l'assemblée générale des actionnaires, qui débute à 14h30, et "annoncera une solution de gouvernance de transition", a indiqué le groupe.

Un dialogue social rompu

Une démission après un référendum. Le PDG, à la tête du groupe depuis juillet 2016, avait mis son poste dans la balance du résultat d'une consultation du personnel sur un accord salarial prévoyant 2% d'augmentation immédiate et 5% sur 2019-2021. Lors du référendum, dont les résultats ont été publiés le 4 mai et avaient aussitôt été suivis par l'annonce de la démission du PDG, 55,44% des personnels d'Air France avaient voté contre le projet de la direction.

Une hausse de 5,1% réclamée par les syndicats. Une intersyndicale réunissant les organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD) réclamait une hausse de 5,1% dès cette année pour compenser la perte de pouvoir d'achat subie, selon elle, depuis la dernière augmentation générale en 2011 et au vu des bons résultats enregistrés par le groupe en 2017.

Un groupe en difficultés

Le nouveau patron devra rétablir le dialogue... "La feuille de route du prochain président est claire : le rétablissement du dialogue social comme priorité absolue et en deuxième lieu le rétablissement de la compétitivité", avait indiqué mercredi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire ajoutant que l'État souhaitait qu'il "connaisse bien le secteur" et puisse "être à pied d'oeuvre tout de suite".

... et la compétitivité. La compagnie est aux prises avec une concurrence de plus en plus agressive de la part des deux autres géants européens - l'allemand Lufthansa et IAG (maison-mère de British Airways et Iberia)- , des low cost européennes sur le moyen-courrier, des compagnies du Golfe et asiatiques et plus récemment de compagnies low cost qui se lancent sur le marché du long-courrier comme la norvégienne Norwegian, l'allemande Eurowings, Level qui fait partie du groupe IAG, ou la française French Bee.

De lourdes pertes pour Air France. Le personnel d'Air France a observé 15 jours de grève depuis le 22 février qui ont coûté au moins 300 millions d'euros au groupe, selon la direction. Après des résultats qualifiés de "solides" pour 2017, le groupe a affiché au premier trimestre une perte d'exploitation de 118 millions d'euros, dont 178 millions pour la seule Air France.