La fin d'activité d'Aigle Azur est prévue vendredi.
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avec AFP , modifié à
"Aucune solution pérenne n'a été proposée par les candidats repreneurs", a expliqué vendredi la présidente du tribunal de commerce d'Évry. 

Le tribunal de commerce d'Évry n'a retenu vendredi "aucune des offres de reprise" de la compagnie aérienne Aigle Azur placée en liquidation judiciaire, dont l'activité s'est terminé à minuit, a annoncé la présidente du tribunal Sonia Arrouas dans un communiqué.

"Aucune solution pérenne n'a été proposée par les candidats repreneurs", explique la présidente, déplorant "les désistements ou les absences d'offres concrètes, l'absence de moyens financiers des candidats crédibles", "l'indétermination de la provenance des fonds" ou encore "l'irrecevabilité de certaines propositions". "Cette décision est difficile car tout avait été mis en oeuvre pour sauver les salariés", regrette encore la présidente du tribunal de commerce.

"La liquidation constituerait un gâchis immense", selon les syndicats 

Aigle Azur emploie quelque 1.150 personnes, dont 800 en France et 350 en Algérie. La compagnie, dont les 11 avions ne volent plus depuis le 7 septembre, avait été placée en liquidation judiciaire le 16 septembre avec poursuite d'activité jusqu'à ce vendredi.

Plus tôt vendredi, des représentants de plusieurs syndicats (CFDT, SPL, CFTC, SNPL) avaient appelé dans un communiqué l'État à accorder un "prêt relais d'environ 35 millions d'euros pour sauver" la compagnie, qui accuse un "passif de 148 millions d'euros". "La liquidation toute proche d'Aigle Azur constituerait un gâchis immense", argumentaient-ils, renvoyant à l'exemple de la compagnie allemande Condor, filiale du voyagiste britannique en faillite Thomas Cook, qui a obtenu mardi un prêt relais garanti par l'Etat allemand de 380 millions d'euros, lui permettant de continuer à voler.

Deux offres de reprise étaient étudiées

Deux offres de reprise étaient étudiées par le tribunal de commerce d'Évry depuis plusieurs jours, l'une émanant de deux anciens responsables d'Air France, Lionel Guérin et Philippe Micouleau, conditionnée à l'obtention d'un prêt participatif de 15 millions d'euros auprès de l'État, l'autre présentée par Lu Azur, actionnaire minoritaire d'Aigle Azur à hauteur de 19%.

Mais quand "Lu Azur, à la demande du tribunal, est venu apporter la preuve de l'existence et de la localisation des 30 millions d'euros de fonds pour la reprise d'Aigle Azur, Gérard Houa a constaté qu'il n'y avait personne en salle d'audience au tribunal de commerce d'Évry" ce vendredi matin, a affirmé un porte-parole de Lu Azur, la présidente du tribunal rétorquant que Gérard Houa "n'a nullement trouvé porte close".