Afpa : projet de suppression nette de 938 postes d'ici fin 2020

Le plan, attendu depuis plusieurs mois, a été présenté jeudi en comité central d'entreprise.
Le plan, attendu depuis plusieurs mois, a été présenté jeudi en comité central d'entreprise. © MIGUEL MEDINA / AFP
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avec AFP
Le plus gros organisme public de formation du pays, sous pression depuis une dizaine d'années, prévoit de supprimer 938 postes d'ici 2020.

La direction de l'Afpa a annoncé jeudi un projet de suppression nette de 938 postes d'ici fin 2020 dans le cadre d'un "plan de transformation" qui passe aussi par la fermeture de 38 centres du plus gros organisme de formation français.

6.700 salariés en CDI. Déjà plusieurs fois renflouée par l'État, l'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes, qui employait 6.773 personnes en CDI au 31 décembre 2017, s'attend à une nouvelle perte d'exploitation "de plus de 70 millions d'euros pour 2018". "L'Afpa est devenue structurellement déficitaire, en raison de l'intensité concurrentielle du secteur de la formation, de la digitalisation de l'offre et du passage à un système d'appels d'offres qui ont révélé sa faible compétitivité", souligne la direction dans son communiqué.

Avec ce plan, l'agence se fixe un triple objectif : "assurer sa mission de service public pour la formation des publics les plus éloignés de l'emploi" ; "adapter son offre aux appels d'offres des régions et des entreprises en s'adaptant aux besoins de nouvelles compétences et des métiers en tension", et développer "des services innovants aux demandeurs d'emploi, aux entreprises et aux branches professionnelles".

938 postes potentiellement supprimés. Le plan, attendu depuis plusieurs mois et présenté jeudi en comité central d'entreprise, prévoit de supprimer 1.541 postes en CDI d'ici fin 2020 et d'en créer 603 "pour mieux répondre aux enjeux de l'Afpa". Les départs naturel à la retraite concerneront 600 personnes. Pour ceux qui ne rentreront pas dans les dispositifs de reclassement interne, "une phase de départs volontaires sera proposée, avec un accompagnement renforcé : création d'entreprises, formation longue pour reconversion externe...", selon la direction.

Vers la fermeture de 38 centres. Par ailleurs, l'établissement public prévoit de fermer des implantations "qui ne répondent plus aux besoins des territoires" et "ne trouvent plus leur demande" afin "de rationaliser son parc immobilier".  L'Afpa fermerait ainsi 38 centres sur 206 et "privilégiera la mobilité en se déplaçant là où est le besoin de formation".

"C'est deux fois pire que ce que l'on craignait". "Sous le choc car c'est deux fois pire que ce que l'on craignait", selon eux, les syndicats devaient se réunir dans l'après-midi pour réagir. "C'est un projet de très grosse transformation mais on est sous pression depuis une dizaine d'années et le statu quo n'était plus tenable", a justifié à l'AFP la directrice générale Pascale d'Arbois, rappelant que l'Afpa a cumulé 725 millions de pertes de 2012 à 2016.