Thon rouge : les pêcheurs menacent

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Europe1.fr (avec Pascal Berthelot) , modifié à
Les pêcheurs rejettent en bloc l’interdiction de la pêche du thon rouge.

Les pêcheurs avaient prévenu que si le "fantasme écologique" devait l'emporter, ils "n'auraient plus rien à perdre et sauraient prendre leurs responsabilités". A la suite de l’annonce par la France de l’interdiction du commerce international du thon rouge, les pêcheurs n’ont pas tardé à réagir.

"On va vers une grosse crise", a menacé Mourad Kahoul, le président du Syndicat des thoniers méditerranéens. Il a réclamé "une réunion d'urgence" avec le président de la République et "lui demande de se rapprocher des scientifiques", responsables d’évaluations douteuses du stock de poissons.

S’il n’est pas entendu, Mourad Kahoul envisage d’aller au clash. "On ne va pas se laisser mourir", a-t-il prévenu :

Les pêcheurs unanimes

Même avis du Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins, qui regroupe l'ensemble des professionnels de la pêche en France. "C'est une décision catastrophique", s'est ému Henri Gronzio, le président du Comité régional des pêches, à Sète, la première base française pour le thon rouge.

Seuls vingt-huit thoniers senneurs, qui pratiquent une pêche industrielle, sont répertoriés en France, mais derrière eux, ce sont plus de 1.100 emplois qui sont concernés. En moyenne, entre 10 et 12 hommes embarquent pour la pêche et trois personnes travaillent à terre pour un homme embarqué.

Pour les pêcheurs, le thon est encore en nombre suffisant, selon un document de l'Institut français de la recherche pour l'exploitation de la mer. Cette annonce s’inscrit surtout dans un contexte difficile, le secteur connaît des problèmes de quotas, de mévente et de hausse des charges.

La négociation des compensations a commencé

Le ministre de la Pêche Bruno Le Maire a pourtant jugé mercredi que la position de la France était "équilibrée", garantissant à la fois la survie des thons tout en prenant en compte les intérêts des pêcheurs.

L’interdiction ne sera mise en œuvre qu’après un délai de 18 mois, le temps nécessaire à une "évaluation scientifique" du stock de thon rouge. Le ministre de le Pêche espère aussi obtenir un "accompagnement financier de la Commission européenne pour tous les pêcheurs-senneurs qui seraient obligés de renoncer à leur activité".