Siemens : les cadres ont été libérés

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Des salariés de Siemens ont retenu deux cadres pour contester le plan social dans leur usine.

Après avoir passé la nuit de lundi à mardi dans les locaux de l'entreprise à Saint-Chamond, dans la Loire, les deux cadres du groupe allemand Siemens séquestrés ont été libéré mardi soir. Christian Paris et Annie Bobinet, respectivement directeur administratif et financier et directrice des Ressources Humaines de l'entreprise d'ingénierie métallurgique Siemens VAI MT de Saint-Chamond, dans la Loire, étaient retenus par des salariés depuis lundi après-midi.

"On a absolument aucune confiance", a néanmoins déclaré l'une des employés, après cette libération :

Une séquestration sans dérapage

"Nous avons été retenus toute la nuit mais de manière tout à fait correcte", a déclaré mardi matin la directrice des Ressources Humaines (DRH) Annie Bobinet. "Il y a un respect qui s'est installé et il n'y a ni blocage, ni agression physique et ça a été l'opportunité d'échanger avec les salariés", a-t-elle ajouté.

"Nous sommes le porte parole de la direction générale et nous attendons les directives de la maison mère et au fur à mesure nous communiquons leurs réponses" aux salariés, a-t-elle ajouté. "A plusieurs reprises nous avons fait part des attentes des salariés mais la direction générale est restée sur sa position", a toutefois concédé la DRH.

Estrosi contre la violence

Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, avait réclamé la libération du directeur financier et de la directrice des ressources humaines. "Je refuse la violence, surtout qu'il y a un plan social qui est négocié, que nous avons reçu à mon cabinet les salariés de Siemens pour regarder quelles étaient les solutions d'avenir pour la revitalisation de ce bassin d'emploi", a-t-il déclaré lundi.

Pas de progrès dans les négociations

"Pour que les négociations reprennent, il faut que Siemens nomme un nouvel interlocuteur", a déclaré pour sa part Jean-Jacques Servanton, délégué CFDT.

Les salariés, qui réclament poursuivre les négociations sur le plan social lié à la fermeture du site, se disent "mandatés par l'ensemble du personnel" face au "blocage des négociations". Ils exigent notamment que les effectifs ne descendent pas sous la barre des 476 employés, que le site de Saint-Chamond ne soit pas fermé et qu'il n'y ait pas de nouveau plan social pendant cinq ans.

Cet épisode intervient dans le cadre de l'ultime réunion du CCE de Siemens VAI MT, à laquelle ne participait pas le président de la société, Bernhard Fonseka. Fin février, les salariés étaient venus manifester à Paris pour défendre leurs emplois. Jean-Jacques Servanton, délégué syndical CFDT, estimait mardi soir que l'échec d'une réunion avec M. Fonseka "pourrait déboucher sur d'autres formes d'action". "Les deux cadres y participeront librement et ils pourront rentrer chez eux après", a-t-il ajouté.