Rio Tinto : revoilà la nationalisation ?

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avec agences , modifié à
Après avoir échoué avec Florange, Montebourg envisagerait de sauver un site en Savoie.

• L’info. Le site sidérurgique de Florange n’a pas été nationalisé mais cette solution polémique reste un outil dont le gouvernement ne veut visiblement pas se priver. Après ArcelorMittal, Arnaud Montebourg aurait donc menacé d’utiliser la nationalisation pour faire plier le groupe minier Rio Tinto, qui possède un site en péril à Saint-Jean-de-Maurienne. Si l’information, rapportée mercredi par le quotidien Le Monde, a depuis été démentie par le ministre du Redressement productif, l’essentiel est ailleurs : montrer que la nationalisation reste une option possible.

 

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Montebourg bandeau

Saint-Jean-de-Maurienne, un site en péril. Cette usine savoyarde d'aluminium, propriété de Rio Tinto, risque de fermer. Cette menace fait partie de la partie de poker menteur qu’a entamée le groupe minier avec EDF. Depuis plusieurs mois, Rio Tinto Alcan négocie en effet un nouveau contrat d'électricité avec EDF pour l'alimentation de l’usine savoyarde, le contrat actuel arrivant à échéance début 2014. La fabrication d'aluminium est particulièrement consommatrice d'électricité et le groupe anglo-canadien a menacé de fermer l'usine s'il n'obtenait pas un prix satisfaisant.

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Un message subliminal du gouvernement ? Pour inverser le rapport de force, le cabinet d’Arnaud Montebourg aurait ressorti de sa boite l’idée d’une nationalisation et "utiliserait à nouveau cette ‘arme de dissuasion massive’ dans les négociations qu'il mène actuellement avec l'Anglo-australien Rio Tinto (...) pour "l'obliger à céder dans des conditions acceptables" cette usine, a avancé mercredi Le Monde.

Même s'il a depuis démenti, Arnaud Montebourg envoie un message limpide à Rio Tinto : bien qu’écartée dans l’affaire Florange, une nationalisation reste possible. D’autant qu’un autre indice a "fuité" mercredi : nationaliser un site est juridiquement tout à fait réalisable aujourd’hui, selon une note du service des affaires juridiques de Bercy révélée par Le Canard enchaîné. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault n'est, lui, pas du même avis et l'a répété mercredi : nationaliser est "une solution artificielle".

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