Retour sur l’affaire qui secoue Renault

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CHRONO - Le constructeur automobile soupçonne trois de ses cadres d’espionnage.

12 avril : Lexpress.fr rend public l’entretien de mise à pied de Mathieu Tenenbaum, un jeune cadre de 33 ans.

11 avril : A l'issue d'un conseil d'administration, Renault annonce le départ de Patrick Pélata, numéro deux du groupe, le débarquement de trois cadres dirigeants, le licenciement des trois responsables de la sécurité du groupe ainsi qu'un accord pour indemniser les cadres licenciés à tort.

8 avril :Deux rapports remis aux administrateurs de Renault établissent la chaîne des responsabilités. Ils révèlent que le service de sécurité du constructeur était un "Etat dans l'Etat" qui rendait compte directement à Carlos Ghosn ou Patrick Pelata. Le conseil d'administration exceptionnel prévu pour le lundi 11 avril devrait prendre des sanctions après l'affaire.

28 mars : L’enregistrement d’une réunion interne à Renault, retrouvé par la police et dévoilé par L'Express.fr et France 2, prouve, sans doute possible, que les trois cadres accusés d’espionnage ont été licenciés sans preuve tangible. Une brèche énorme dans la défense du constructeur automobile qui a préféré ne pas commenter l'information dans l'immédiat.

22 mars : Renault a dû reporter l'entretien de licenciement de Dominique Gevrey et doit faire face à la contre-attaque médiatique de ce dernier. Le futur ex-chef de la sécurité affirme, via son avocat, avoir obéi aux ordres d'une direction au comportement "paranoïaque". "On lui a donné des objectifs, il les a appliqués. Nous apporterons les preuves des ordres donnés par la direction sur ces événements", a déclaré son avocat.

21 mars : Le responsable de la sécurité de Renault, Dominique Gevrey, a reçu une convocation pour mardi 22 mars au siège de Renault, pour un entretien préalable de licenciement. Seul problème : Dominique Gevrey est incarcéré à la prison de la Santé.

18 mars : Le responsable de la sécurité de Renault, Dominique Gevrey, a livré le nom de sa source, à l'origine des accusation d'espionnage portées contre trois cadres de l'entreprise. Problème : les enquêteurs doutent de la véracité de cet "aveu" et n'ont pas retrouvé la trace de cette personne.

15 mars : L'argent que Renault a versé pour rémunérer les fausses informations censées étayer les accusations d'espionnage portées contre trois de ses cadres a été partiellement retrouvé sur un compte suisse ouvert par un de ses agents de sécurité, écrit mercredi le Canard enchaîné. Dominique Gevrey, cet agent de sécurité, est mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" et est en prison depuis dimanche dans cette affaire où Renault admet désormais avoir été trompé. Le constructeur a présenté ses excuses. Environ 120.000 euros sur les 310.000 qu'il avait obtenus de la société pour rémunérer un supposé informateur ont été retrouvés sur un compte ouvert en 2010 dans une banque de Lausanne.

14 mars 2011 : Le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, a assuré que les accusations d’espionnage industriel avancées par Renault virent en une "possible escroquerie au renseignement". La piste de l'espionnage n'est toutefois pas complètement écartée, de même que "le scénario d'une déstabilisation", a-t-il toutefois expliqué.

A la suite de cette déclaration, le groupe automobile a présenté ses "excuses" aux trois cadres "mis en cause à tort" dans le scandale d'espionnage industriel présumé.

Ce même jour, Carlos Ghosn a expliqué, dans le 20 heures de TF1, avoir présenté un plan d'actions à court et moyen termes" et par conséquent ne pas démissionner. Le patron de Renault a aussi indiqué avoir refusé la démission de Patrick Pélata, numéro 2 du groupe. Et tous les dirigeants du groupe ont renoncé à leurs stock-options en 2011, ainsi qu'à leur bonus pour l'année 2010.

12 mars 2011 : Dominique Gevrey, l’un des responsables de la sécurité de Renault, a été déféré au parquet de Paris. Deux autres responsables de la sécurité du constructeur automobile, Marc Tixador et Remi Pagnie, interpellés vendredi et samedi, ont, pour leur part, été remis en liberté, sans charge retenue à ce stade contre eux. Le parquet a ouvert une information judiciaire pour "escroquerie en bande organisée"

10 mars 2011 : Les deux enquêteurs du service de sécurité de Renault, Marc Tixador et Dominique Gevrey, ont été placés en garde à vue à la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), à Levallois-Perret.

9 mars 2011 : Les deux enquêteurs du constructeur, Marc Tixador et Dominique Gevrey, ont été à leur demande entendus par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) pour critiquer la version qui a été faite par leur hiérarchie dans cette affaire. Selon les deux hommes, la direction du groupe est allée beaucoup trop vite dans ses conclusions alors qu'ils lui avaient demandé un délai pour finaliser leur enquête. Le constructeur reconnaît par ailleurs avoir versé 250.000 à la source mystérieuse pour son travail.

8 mars 2011 : L'informateur anonyme de Renault, dont les dénonciations ont suscité les soupçons d'espionnage chez le constructeur, a reçu 250.000 euros pour son enquête, en attend 200.000 autres et en réclame 900.000 pour apporter des preuves, affirme Le Canard enchaîné à paraître mercredi. Les responsables de la sécurité de Renault ont pour l'heure refusé de dévoiler l'identité de cette source qui, selon Le Canard, s'est dite prête à apporter les preuves écrites de ses accusations en échange de 900.000 euros supplémentaires.

4 mars 2011 : Le directeur général de Renault, Patrick Pélata, admet finalement, dans un entretien au Figaro, qu'un "certain nombre d'éléments" amènent à "douter" d'une affaire d'espionnage au sein de son groupe. "Soit nous sommes face à une affaire d'espionnage et un cadre de la direction de la sécurité protège sa source envers et contre tout. Soit Renault est victime d'une manipulation, dont on ignore la nature mais qui pourrait prendre la forme d'une escroquerie", précise-t-il.

3 mars 2011 : L'avocat de Renault, Me Jean Reinhart, dément sur Europe 1, l'existence d'une "manipulation" concernant l'accusation d'espionnage contre trois de ses cadres.

Ce même jour, une source proche de l'affaire a assuré que l'enquête de la DCRI n'a, pour l'heure, permis de mettre au jour "aucune trace d'espionnage" du constructeur automobile par des salariés.

De leur côté, les autorités du Liechtenstein ont indiqué que leur enquête sur des comptes présumés, dans le cadre de l'affaire Renault, a été "sans résultat". "Le numéro de compte" fourni dans le cadre de l'enquête "n'existe pas", a précisé une source proche du dossier avant d’ajouter qu’"apparemment, les informations étaient fausses".

2 mars 2011 : Libération révèle que le directeur général de Renault, Patrick Pelata, a indiqué à Matignon, le 28 février, que le constructeur automobile avait sans doute été victime d'une "manipulation" dans l'affaire d'espionnage présumée concernant le groupe. "Renault soupçonne en effet que deux des trois cadres ne disposeraient pas de comptes à l’étranger et auraient donc été victimes d’un règlement de comptes interne", précise le journal.

1er mars 2011 : Europe 1 révèle que le numéro 2 de Renault, Patrick Pélata, a été reçu à Matignon, pour s’expliquer sur l'avancée de l'enquête. Après avoir rencontré Matignon, il s'est rendu à Bercy pour évoquer l'affaire avec le ministre de l’Industrie, Eric Besson.

28 février 2011 : "La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) orienterait ses recherches sur l’entourage ‘très proche’ de Michel Balthazard, ex-patron de la division amont, projets et prestations de l’entreprise", affirme Le Parisien.

24 février 2011 : Un audit interne des systèmes de sécurité et informatique du groupe a été demandé, en janvier, par Carlos Ghosn, le président de Renault, rapporte BFM. Ses conclusions sont attendues dans les prochaines semaines.

10 février 2011 : Le PDG de Renault Carlos Ghosnn demande qu'on "fasse confiance" au groupe automobile dans l'affaire d'espionnage industriel qui l'agite. Ses accusations se fondent sur la conviction de "dizaines de personnes" en interne, assure-t-il en marge de la présentation à Boulogne Billancourt, dans les Hauts-de-Seine.

4 février 2011 : L'avocat de Bertrand Rochette, l'un des cadres mis en cause par Renault, écrit au ministre de la Justice pour réclamer une copie de la plainte déposée par le constructeur.

26 janvier 2011 : L’avocat du constructeur automobile empêtré dans une affaire d’espionnage, Me Jean Reinhart, accuse la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur) de donner à des médias des "éléments d'information" qui "portent préjudice d'une façon générale à l'image de Renault".

25 janvier 2011 : Le Parisien.fr révèle qu’une perquisition a eu lieu sur le site de Renault Guyancourt, dans les Yvelines, en dehors des heures d’ouverture.

23 janvier 2011 : Après l’interview de Carlos Ghosn, les avocats des trois cadres visés par les soupçons du groupe appellent le PDG du groupe à apporter des preuves des accusations ayant fondé l'action en justice du constructeur.

22 janvier 2011 : Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, est interviewé par Le Journal du Dimanche sur cette affaire qui secoue son groupe. Il se dit avoir "été surpris et choqué".

19 janvier 2011 : Les trois cadres de Renault licenciés annoncent vouloir déposer plainte pénale en dénonciation calomnieuse ou diffamation.

18 janvier 2011 : Bertrand Rochette, un des trois cadres de Renault soupçonnés d'espionnage, dépose une citation directe pour diffamation non publique visant le constructeur automobile français. Le cadre veut réintégrer l'entreprise. Son avocat précise qu’il va saisir les Purd’Hommes.

15 janvier 2011 : Renault envoie des lettres de licenciement aux trois cadres qu'il soupçonne d'espionnage industriel. "Le licenciement prend effet à réception du courrier", précise l’avocat d’un des trois hommes accusés d’espionnage.

14 janvier 2011 : Une enquête préliminaire de police est ouverte sur le dossier. La procédure fait suite à la plainte déposée la veille par le constructeur automobile. Elle est confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

13 janvier 2011 : Renault annonce qu'il porte plainte "contre X ce jour pour des faits constitutifs d'espionnage industriel, de corruption, d'abus de confiance, de vol et recel, commis en bande organisée". La plainte a été déposée auprès du procureur de la République de Paris.

11 janvier 2011 : Le Figaro affirme que deux des trois cadres mis en cause dans l'affaire d'espionnage chez Renault ont des comptes en Suisse et au Liechtenstein qui sont alimentés par une société chinoise. Et ce, alors que la Chine dément toute implication dans cette affaire.

Ce même jour, François Baroin, assure qu’il "n'y a pas d'accusation officielle de la France et du gouvernement français à l'égard d'aucun pays aujourd'hui. Nous sommes dans le cadre d'une enquête".

Les trois cadres dirigeants de Renault mis à pied sont convoqués à des entretiens préalables à un éventuel licenciement. Michel Balthazard, l'un des trois cadres de Renault mis en cause et membre du comité de direction de Renault depuis 2008, "réfute" les accusations portées par le groupe automobile, se disant "victime d'une affaire qui le dépasse", à l'issue d'un entretien avec la direction.

D’après l’avocat de l’un des trois mis à pied, une "lettre anonyme" est à l'origine des accusations d'espionnage portées par la direction.

8 janvier 2011 : Renault se dit "victime d'une filière organisée internationale", dans Le Monde.

7 janvier 2011 : Plusieurs sources internes à Renault font état d’une piste chinoise privilégiée, dans Le Figaro.

Ce même jour, Eric Besson précise sur France Info, que la DCRI a "clairement dit qu'elle n'a pas été officiellement saisie" dans l'affaire "d'espionnage industriel" qui frappe Renault.

6 janvier 2011 : L’affaire prend une tournure politique. Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, explique sur RTL que "l'affaire" de l'espionnage industriel de Renault paraît "sérieuse".

L'affaire d'espionnage porte sur des "faits très graves" qui menaçaient des "actifs stratégiques", a affirmé la direction juridique du constructeur automobile à l'AFP.

4 janvier 2011 : D’après les informations d’Europe 1, les trois cadres de Renault concernés auraient été contactés par un Européen qui travaille pour des industriels chinois. Il s'agirait a priori d'un constructeur automobile chinois qui a acheté des technologies sur des batteries.

L'Elysée et Bercy auraient exigé que le rapport d’enquête interne soit intégralement remis à la Direction centrale du renseignement intérieur, la DCRI, d’après les informations d’Europe 1.

3 janvier 2011 : Renault a "mis à pied" trois cadres du groupes, dont un membre du comité de direction. Tous trois sont soupçonnés d'avoir revendu des informations confidentielles sur les différents modèles de voitures électriques.

Fin 2010 : Une "alerte éthique" conduit à une investigation en interne sur certains agissements de salariés. Elle ne sera révélée qu'en janvier. "Le comité de déontologie, le service de sécurité du groupe et le management se sont mis au travail", explique le PDG de Renault, Carlos Ghosn, dans le JDD, fin janvier. "Nous avons été irréprochables par rapport à la loi", assure-t-il.

Fin août 2010 : Le président de Renault, Carlos Ghosn, est informé par le déontologue du groupe et directeur juridique, Christian Husson, et le patron de la sécurité de Renault "d’informations extrêmement préoccupantes sur l’intégrité de certains de nos collaborateurs de haut niveau".