Renault : nouvelle mise en examen

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avec agences , modifié à
Michel Luc, ancien salarié d'une société de sécurité est soupçonné d'avoir établi des fausses factures

Le feuilleton Renault continue. Michel Luc, l'ancien militaire devenu enquêteur privé, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée, faux et association de malfaiteurs" et placé sous contrôle judiciaire. Il avait reçu de l'argent qu'il était chargé de redistribuer à des investigateurs censés travailler sur les soupçons d'espionnage chez Renault.

Lors de son audition à la Direction centrale du Renseignement intérieur, Michel Luc avait reconnu être impliqué dans cette affaire en tant que "facturier". Il est soupçonné d'avoir confectionné des fausses factures à la demande de Dominique Gevrey, le responsable de la sécurité de Renault incarcéré pour des soupçons d'escroquerie au renseignement.

Près de 100.000 euros, répartis en "cinq versements échelonnés d'octobre à novembre 2010", sont passés entre ses mains, "au fil de l'eau, pour l'ensemble de ses prestations", selon une source proche de l'enquête.

Des versements à un certain "Mabrouk"

Ces divers versements correspondaient à chaque fois à des sommes précises réclamées "au coup par coup" par un certain "Mabrouk", déjà cité par le Canard enchaîné, au bénéfice d'"investigateurs" prétendant être à même d'apporter des preuves de l'espionnage industriel.

Salarié d'une entreprise de sécurité, mais travaillant à son propre compte dans cette affaire, Michel Luc les majorait de 10% pour son travail de "facturier", c'est-à-dire que, pour une somme réclamée de 20.000 euros, il se faisait remettre un chèque de 22.000 euros dont il conservait le surplus. Le reste était reversé à des intermédiaires, via des comptes bancaires à Madrid.

L'ombre de Nissan

Renault, qui tient pour acquis avoir été trompé, a promis d'indemniser, voire de réintégrer les trois cadres licenciés du fait de ces fausses accusations. Deux d'entre eux, Bertrand Rochette et Michel Balthazard, ont fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas réintégrer Renault. Le troisième, Matthieu Tenenbaum, réserve sa réponse.

Enfin, de nouvelles accusations pèsent sur le constructeur automobile. Il est soupçonné d'avoir caché à la justice des éléments sur une corruption supposée d'un haut responsable de Nissan.

"Tout autre nom mentionné dans la presse (que celui des trois cadres français NDLR) est le fruit de l'imagination de certains et relève de la calomnie pure et simple. Renault n'a jamais demandé, ni aux services de sécurité ni à quiconque, une enquête sur les hauts dirigeants de Nissan", a déclaré une porte-parole de Renault.