Remontée des prix immobiliers à Paris

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www.boursier.com , modifié à
Dans un marché à deux vitesses...

Le dernier baromètre du réseau d'agences MeilleursAgents.com montre que les prix de l'immobilier ancien continuent à résister à Paris. Sur la base des promesses de vente de son réseau, MeilleursAgents.com a même mesuré une hausse des prix de 1% en mars, ce qui ramènerait le mètre carré à 8.460 euros en moyenne début avril. Il faut souligner qu'il ne s'agit pas d'un nouveau record de prix à Paris car la méthode de calcul de ce prix moyen a été récemment réévaluée par MeilleursAgents.com... MeilleursAgents estime que les prix dans Paris restent actuellement inférieurs de 3% à leurs records historiques de l'été 2011 avec une fourchette qui reste très large, allant de 5.801 euros jusqu'à 13.892 euros selon les quartiers de la capitale. Il n'empêche que ce sursaut observé en mars vient contrarier le mouvement de stabilité et de baisse des prix observé depuis plusieurs mois. Comme la plupart du temps, les départements de petite couronne suivent cette tendance avec des hausses de prix de 0,7% en mars dans les Hauts-de-Seine et même de 1,1% en Seine-Saint-Denis. En grande couronne, la situation reste plus contrastée avec une baisse moyenne de 1% en mars. La chambre des notaires de Paris-Ile-de France évalue également autour de 3% l'écart entre les plus hauts et les prix actuels de la moyenne du mètre carré parisien. Les notaires se basent sur un prix de 8.390 Euros enregistré dans les actes de vente du quatrième trimestre 2011 et sur des projections communiquées ce jeudi à 8.100 Euros sur la base des avant-contrats (promesses de ventes). Un prix de 8.100 Euros que les notaires sont censés retrouver dans les actes de vente de la fin juin 2012. pour Sébastien de Lafond, Président et fondateur de MeilleursAgents.com, cette hausse du mois de mars peut sembler paradoxale et surprenante mais elle s'explique par de multiples facteurs. Tout d'abord, elle intervient dans un marché fortement rétréci puisque le courtier estime que le nombre de transactions en région parisienne continue à baisser au point d'être 30% plus faible qu'au 1er trimestre 2011. Attention, la hausse des prix ne concerne donc qu'un nombre très restreint de transactions. MeilleursAgents décrit un marché à deux vitesses avec d'un côté un marché presque bloqué pour des biens surévalués trouvant difficilement preneurs et de l'autre côté des produits de qualité "au bon prix" qui se vendent relativement vite et toujours cher. Après un mois de janvier "hors-norme" à Paris avec l'enregistrement des ventes ayant échappé à la réforme sur l'imposition des plus-values Immobilières, les notaires constatent aussi une rechute des volumes de transaction depuis février. Même si les acquéreurs à Paris disposent souvent d'apports très conséquents, Sébastien de Lafond estime que la récente baisse des taux d'intérêt des emprunts immobiliers a dopé le pouvoir d'achat d'acheteurs solvables et a donc contribué à la remontée des prix. C'est d'ailleurs sur ce type de profils disposant d'un gros apport que la mise en concurrence des banques permet d'obtenir les meilleures décotes de taux. "La baisse des taux est d'ailleurs en train de contrarier les plans de ceux qui espéraient une chute brutale des prix", observe Sébastien de Lafond. Sébastien de Lafond n'abandonne pas pour autant son scénario de prudence en gardant une hypothèse d'évolution des prix entre 0 et -5% en 2012 à Paris alors que certaines villes de province pourraient voir leurs prix reculer jusqu'à 15%. "Nous sommes dans des dynamiques immobilières très contrastées", indiquait ce matin Sébastien de Lafond à Boursier.com. Pour revenir à la région parisienne, MeilleursAgents constate un niveau de stock de biens à vendre aujourd'hui sensiblement plus élevé qu'il y a un an, en liaison avec un allongement des délais de commercialisation. Au niveau des perspectives de prix pour 2012, les notaires rejoignent d'ailleurs ce scénario en tablant sur une baisse comprise entre 5% et 10% en 2012 selon les différents secteurs de l'Ile-de-France. Une petite partie des acheteurs et des vendeurs attendant d'y voir plus clair après les élections présidentielles, la période mai-juin devrait en tout cas être déterminante pour l'évolution des prix, de même que l'évolution des taux d'intérêt dans un contexte qui menace de nouveau de déraper sur les marchés obligataires européens, ce qui ne manquerait pas de retendre l'atmosphère pour l'activité de distribution de crédits des banques françaises...