Quelle trajectoire d'entrée sur le marché du travail pour les jeunes diplômés ?

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www.boursier.com , modifié à
Plus de la moitié des diplômés de la génération 2007 a connu une période de chômage au cours des trois premières années de sa vie active, selon une étude du Céreq.

La quasi-totalité (92%) des jeunes de la génération 2007 a travaillé au cours des trois années ayant suivi leur sortie du système éducatif - hors emplois de vacances - montre la nouvelle enquête "génération" du Céreq, publiée cette semaine. Le centre d'études a interrogé ces jeunes travailleurs au printemps 2010. Parallèlement, 52% d'entre eux ont connu au moins une période de chômage entre 2007 et 2010, dont 34% durant plus de 6 mois et 21 % pendant plus d'un an. Le Céreq note cependant que cette rapidité d'intégration sur le marché du travail s'accompagne souvent d'emplois précaires puisque seulement 31% des premières embauches se réalisent sous contrat à durée indéterminée contre 16% en intérim, 12% en contrats aidés et 37% en CDD ou contrats saisonniers. Les auteurs de l'étude notent également que les jeunes travailleurs ont davantage de chances de décrocher un CDI lorsque leur niveau d'études est élevé. Côté salaires, le Céreq observe que la rémunération ne dépend pas toujours du niveau de diplôme. Les mieux rémunérés sont globalement les détenteurs d'un bac + 5 mais "les titulaires d'un bac+2 du domaine de la santé ou du social sont en moyenne mieux rémunérés que nombre de licenciés ou de diplômés de niveau bac +4 d'autres disciplines". A titre d'exemple, le salaire mensuel net médian à l'embauche pour les diplômés d'un bac+2 en santé/social s'élève à 1.490 euros contre 1.190 euros pour un licencié (bac+3) en santé/sport maths ou sciences. A quelques jours du deuxième tour de l'élection présidentielle, Frédéric Wacheux, directeur du centre de recherches rappelle que les décideurs publics devront, un jour "affronter" au moins deux problèmes. Le premier concerne les non-diplômés éloignés durablement de l'emploi car "le vrai drame de la société française, c'est cette incapacité à offrir une deuxième chance aux jeunes de bonne volonté qui ont connu un échec". Le second repose sur "l'illusion d'une possible adéquation entre les offres d'emplois pour les jeunes et les diplômes délivrés" qui conduit les décideurs à spécialiser de plus en plus les formations (Bac Pro, Licence professionnelle...). "C'est méconnaître les trajectoires d'insertion dans l'emploi qui durent souvent plusieurs mois, voire plusieurs années", estime Frédéric Wacheux.