Pourquoi la Lettonie veut-elle l’euro ?

Le gouvernement veut entrer dans l'euro, mais les Lettons ne sont pas convaincus.
Le gouvernement veut entrer dans l'euro, mais les Lettons ne sont pas convaincus. © REUTERS
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Isabelle Ory et avec AFP , modifié à
ZOOM - En pleine crise de la zone euro, la demande lettone peut surprendre.

Bruxelles se réjouit de cette nouvelle. En pleine crise de la zone euro, la monnaie unique n'a pas perdu de son pouvoir d'attraction : la Lettonie a signé lundi sa demande officielle d’adhésion à l’euro. Riga doit maintenant attendre le feu vert de la Commission européenne et de la banque centrale européenne, qui rendront leur verdict d’ici la mi-2013. Mais pourquoi la Lettonie souhaite-t-elle rejoindre une zone euro en pleine tourmente ?

Un Premier ministre euro-enthousiaste. Le chef du gouvernement letton, Vladis Dombrovskis, issu du centre-droit, a fait de l’euro son objectif. "Même si la zone euro sort d’une crise très grave, les avantages de l’adhésion l’emportent largement sur les inconvénients", argumente-t-il aux Échos.

Le Premier ministre letton explique vouloir rejoindre l'euro (en anglais) :

Ne pas être isolé. Pour la Lettonie, rejoindre l’euro est un moyen d’éviter tout risque de marginalisation à la périphérie de l’UE. Pour Vladis Dombrovskis, "on est toujours axé sur une Europe à deux vitesses et les pays membres de l’euro en constituent le noyau dur". Pour cet ancien satellite de l’Union soviétique, l’intégration à l’Ouest est particulièrement importante, souligne le Wall Street Journal. Parmi les autres États baltes, l’Estonie a d’ailleurs rejoint la zone euro en 2011. La Lituanie, elle, y songe pour 2015 ou 2016.

Un facteur de croissance ? Le gouvernement letton estime aussi que l’euro serait bon pour la croissance économique, en dopant les investissements étrangers. Il espère aussi améliorer le commerce avec ses voisins qui sont déjà dans la zone euro, comme la Finlande. Adopter la monnaie européenne permettrait enfin au pays d’éliminer toute spéculation sur sa monnaie nationale.

Les Lettons pas convaincus. Avec son faible déficit et sa dette minuscule, la Lettonie semble bien partie pour être acceptée dans l’euro. Mais si le pays remplit les critères de convergence, ses habitants doivent encore être convaincus : d’après un sondage, ils ne sont que 8% à vouloir rejoindre la monnaie unique dès 2014.