Perte du "AAA" : les économistes pragmatiques

Les économistes ne se disent pas particulièrement inquiets.
Les économistes ne se disent pas particulièrement inquiets. © Reuters
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avec AFP et Reuters , modifié à
REACTIONS - Les spécialistes jugent que la dégradation attendue de la note de la France est un "non-événement".

A quelques heures de la dégradation attendue de la note de la France de Standard & Poor's ne surprend pas les économistes. Ils ne se disent pas particulièrement inquiets. Le point sur les réactions avec Europe1.fr.

"La dégradation déjà en partie actée". Adrien Fuchs, associé gérant de la société de gestion entrepreneuriale spécialisée dans la gestion de fonds de Day Trading, DTAM, a estimé qu’"une dégradation de la note française est déjà en partie actée. Ce qu'il faut regarder, c'est la direction et la vitesse du changement de notation". Et de préciser que "le prochain gouvernement devrait faire en sorte que la France, soit conserve son triple A, soit parvienne à ne pas descendre en dessous de AA+".

AA, la nouvelle référence. Un trader parisien s’est voulu plutôt rassurant, assurant que "la dégradation de la note américaine n'a rien changé, et l'on attend celle de la France depuis plusieurs mois maintenant. AA devient dans le monde actuelle l'équivalent du AAA dans le précédent".

"Un non-événement". Pour Renaud Murail, de Barclays Bourse, cette annonce prochaine "sent vraiment le réchauffé, la nouvelle on la connaît maintenant depuis plusieurs semaines. C'est vraiment un non-événement". Et le spécialiste de précisé que "la dégradation ne serait que d'un cran. Le déblocage du financement de pays périphériques comme l'Espagne ou l'Italie est plus important pour le marché que la dégradation de la France".

"Ce n'est pas un signal positif". La Confédération des petites et moyennes entreprises s'est quant à elle dite inquiète. "Il est évident que ce n'est pas un signal positif et ce n'est pas ce qui va améliorer le moral de nos chefs d'entreprise et de l'économie française", a regretté le patron de la CGPME. "Ce que je crains aussi, c'est une restriction un peu plus importante du crédit dans les mois à venir", a-t-il indiqué, tout en espérant que "les taux d'intérêt tiennent déjà compte pour une grande partie de cette dégradation" attendue depuis plusieurs semaines.