Pas d’inflation, pas de revalorisation des retraites

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ARGENT - Les retraités ne doivent pas s’attendre à une hausse des pensions cette année en raison d’une inflation quasi-nulle.

Mauvaise surprise pour les retraités : le gel des pensions pourrait bien se prolonger, alors même que les retraites n'ont plus été revalorisées depuis avril 2013. Une décision qui est plus arithmétique que politique : ce gel des pensions est la conséquence direct de la faiblesse de l'inflation.

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Une revalorisation qui dépend de l’inflation. Les règles de calcul des retraites sont simples : leur montant est revalorisé une fois par an, tous les 1er octobre, en fonction de l’inflation. Ainsi, si les prix augmentent de 2%, les retraites sont revalorisées dans les mêmes proportions pour que les bénéficiaires conservent le même pouvoir d’achat.

Problème : l’inflation est actuellement quasi-nulle et devrait le rester jusqu’à la fin de l’année. Résultat, il ne devrait pas y avoir de revalorisation. A moins que les prix repartent à la hausse en cours d’année, les retraités devront donc attendre jusqu’en octobre 2016 pour espérer une hausse de leurs pensions.

"Très difficile à admettre pour les retraités". "C’est une déconvenue supplémentaire, je pense que ce sera très mal pris", a réagi François Bellanger, de la Confédération Française des Retraités, au micro d’Europe 1. "Psychologiquement, ce sera très difficile à admettre pour les retraités. Ils vont de déception en déception en matière de retraite depuis déjà un bout de temps. Le seul fait qu’à chaque fois on annonce des mauvaises nouvelles, parce que c’est une mauvaise nouvelle en soi, produit un effet assez désastreux. C’est assez consternant", a-t-il ajouté.

Pour les régimes de retraites, dont les comptes sont déjà dans le rouge, c’est en revanche une bonne nouvelle : une augmentation des cotisations retraite ne sera pas forcément nécessaire.

D’autres prestations sociales aussi concernées. Les retraités ne devraient pas être seuls dans leur malheur : la revalorisation de nombreuses autres prestations sociales dépend, elle aussi, de l’inflation. Ainsi, les pensions d’invalidité et les anciennes allocations du minimum vieillesse n’ont pas été revalorisées le 1er avril. Le RSA pourrait subir le même sort en septembre, à moins que le gouvernement décide d’un coup de pouce. C’est notamment ce qui est arrivé fin mars avec les prestations sociales pour les familles nombreuses et les parents isolés : malgré l’inflation nulle, elles ont été revalorisées le 1er avril au nom du plan pluriannuel du gouvernement contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale.

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