On gagne mieux sa vie en banlieue qu’en centre-ville

© INSEE
  • Copié
, modifié à
ARGENT - L’Insee s’est penché sur la géographie des rémunérations, qui révèle quelques surprises.

Chaque année, l’Insee radiographie la population française pour en observer les évolutions. Avec, à la clef, la publication d'un ouvrage de près de 300 pages : le Portrait social de la France. L’édition 2014 consacre notamment un chapitre aux inégalités de revenus entre les habitants de banlieue et ceux du centre-ville. Et contrairement à l’exception parisienne, les mieux rémunérés ne sont pas ceux que l’on croit.

>> LIRE AUSSI - Salaires : vers des augmentations très limitées en 2015

billets 20 euros MAXPPP 930620

Ville vs banlieue : 0-1 en matière de revenus. Quelle que soit la méthode utilisée par l’Insee, le résultat est le même : les personnes qui habitent en périphérie gagnent mieux leur vie que celles qui résident en centre-ville. Si on se penche sur la zone de vie (pôle où se concentre l’emploi vs couronne où résident les travailleurs), "le revenu médian des couronnes est en moyenne supérieur d’environ 900 euros à celui des pôles en 2011". Même situation lorsque l’Insee s’attarde sur le critère de la densité de population : "dans l’ensemble, le revenu médian est de 18.200 euros dans les villes-centre, contre 20.300 euros dans les banlieues des pôles urbains"

Et les auteurs de l’étude d’ajouter : "ce qui s’observe au niveau global se vérifie aussi au niveau local : dans plus de 90 % des grandes aires urbaines, les revenus médians sont plus faibles dans la ville-centre que dans la banlieue et dans la couronne". Les agglomérations de Toulouse, Nice ou Rennes sont dans cette situation. Celles de Marseille, Lille et Strasbourg ont une spécificité en plus : ce sont les habitants de la couronne, et non de la banlieue, qui gagnent le mieux leur vie, ces deux catégories étant plus riches que le centre-ville. Une inégalité qu'on retrouve sur la carte de l'Insee (ci-dessus) : les grandes agglomérations sont entourées d'un halo bleu foncé désignant les zones où les habitants gagnent le mieux leur vie.

Les exceptions : Paris et Lyon. Si cette géographie des niveaux de revenus est valable pour la majeure partie de la France, il n’en est rien pour les agglomérations parisienne et lyonnaise. C’est cette fois les habitants du centre-ville qui gagnent mieux leur vie, suivis par ceux de la couronne, les habitants de la banlieue étant les moins bien lotis.

tracteur-secheresse-reuters 930x620

© REUTERS

L’autre enseignement : on gagne mieux sa vie en ville qu’à la campagne. Si les centres-villes sont moins favorisés que leur périphérie, ces deux zones restent tout de même plus riches que le monde rural. "La géographie des revenus fait clairement apparaître des niveaux plus élevés dans ces territoires urbains, en particulier dans l’aire urbaine de Paris, dans quelques aires centrées autour de grandes capitales régionales, ainsi que le long de la frontière franco-suisse. Les revenus sont a contrario plus faibles en dehors des aires urbaines, avec des zones étendues dans l’Ouest ou le Massif central", précise l’Insee.

Avant de chiffrer cet écart : "globalement, en 2011, le revenu médian est de 19.800 euros dans les grandes aires urbaines, soit 2.000 à 3.000 euros de plus en moyenne que dans les aires moyennes et petites et dans les zones qui échappent à l’influence des villes". Mais les rémunérations y augmentent plus vite.

>> LIRE AUSSI Pouvoir d’achat : qui est le mieux loti en Europe ?