Niel n'a "pas de compte aux Caïmans"

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Sophie Amsili avec Bruce Toussaint , modifié à
Le patron de Free se défend de fraude fiscale mais ironise sur de possibles investissements là-bas.

En plein scandale sur l'évasion fiscale, alimenté par l'affaire Cahuzac et des révélations sur les transactions "offshore", la sixième fortune de France selon le classement Forbes assure ne pas être un fraudeur. "Non, je n'ai pas de compte bancaire aux îles Caïmans", a déclaré lundi matin sur Europe 1 Xavier Niel, qui est notamment le fondateur d'Iliad, la maison-mère de Free.

"J'ai eu des comptes à l'étranger avec une fiscalité réduite, j'ai même été condamné pour ça", a-t-il simplement ajouté.

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Et des sociétés dans des paradis fiscaux ? En revanche, Xavier Niel n'a pas exclu dans un demi-sourire la possibilité de détenir des parts dans des sociétés situées dans des paradis fiscaux. "Je suis actionnaire d'une société en Suisse" qui vend des chaussures, a-t-il donné pour exemple avant d'ironiser : "je suis investisseur dans 800 ou 900 entreprises dans le monde, donc il y en a peut-être une aux Caïmans qui fait du retraitement d'eau !"

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Il dénonce au passage un "petit establishment". Interrogé sur l'affaire Cahuzac, le fondateur d'Iliad et actionnaire notamment du journal LeMonde, a estimé que "le vrai problème" était "de s'entendre, de faire partie du même monde. Et que, sur la base de ce petit establishment, de jouer un rôle face au grand public. (…) On pousse les extrêmes à monter et on prend un risque de renverser le système". Détenteur d'une fortune estimée à 3,6 milliards d'euros selon le magazine Challenges, et même 5 milliards selon Forbes, Xavier Niel estime qu'être riche en France ne devient "compliqué" que lorsque "vous pensez que la seule finalité de votre argent, c'est de la donner à vos enfants et de ne rien faire avec ce que vous gagnez pour servir le plus grand monde". Lui précise payer autour de 50% d'impôts en France, "ce qui n'est pas choquant en soi".

 

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