Les gagnants de la paralysie du ciel

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le nuage de cendres oblige les voyageurs à trouver des moyens de substitution à l’avion.

Eurostar et Eurolines ne retiendront peut-être pas le nom du glacier Eyjafjallajokull ou du volcan Eyjafjöll. Mais ils se souviendront de l’affluence de voyageurs provoqués par le nuage de cendre. La majeure partie de l'espace aérien européen étant bloquée, c’est la ruée vers les moyens de transports de substitution à l’avion.

Eurotunnel. Le trafic des navettes transportant camions et voitures dans le tunnel sous la Manche a été "doublé". "C'est plus 100%", a résumé une porte-parole.

Les ferries. Les compagnies exploitant les lignes entre la France et le Royaume-Uni sont dans la même situation. "On reçoit un afflux de réservations de dernière minute, des passagers piétons, des Anglais en vacances qui veulent retourner impérativement chez eux", a indiqué Brittany Ferries. "On a constaté un regain d'activité de 30% ces deux derniers jours".

Le rail

Eurostar. Depuis la fermeture jeudi de l'espace aérien britannique, Eurostar qui exploite les liaisons entre la France, la Grande-Bretagne et la Belgique et dont les personnels ne font pas grève, a été littéralement submergé. La direction estime avoir gagné 10.000 passagers jeudi et autant vendredi, soit plus 30% sur le trafic prévu initialement. Et elle compte transporter 15.000 passagers supplémentaires samedi et dimanche. Huit trains supplémentaires ont ainsi été programmés à destination et en provenance de Londres samedi.

Thalys. Thalys (liaisons Paris-Benelux) a également vu augmenter le nombre de ses passagers et se dit prêt à adapter l'offre à la demande, notamment en doublant les rames.

La route

Les compagnies de cars. Elles sont également prises d'assaut. "Que ce soit sur internet, ou en nombre d'appels, on n'a jamais vu ça", assure une porte-parole d'Eurolines, compagnie qui dessert 30 pays au départ de la France. "Nos cars sont pleins, pleins, pleins. On renforce les capacités, on fait le maximum. On a 200 cars en moyenne par jour. Vendredi, on en a rajouté près d'une quarantaine."

Le covoiturage. Le site covoiturage.fr a vu doubler en 24H le nombre de personnes recherchant un covoiturage: 60.000 contre 30.000 habituellement.

Les loueurs de voitures. Selon Louis Gallin, président de la branche "loueurs" du Conseil national des Professions de l'Automobile, les réservations sont "arrêtées" chez la plupart des loueurs. "Les gens qui devaient partir ne veulent plus ou ne peuvent plus partir. (Or) les aéroports constituent souvent notre principal parc", souligne-t-il. A contrario, certaines agences de location gare du Nord, à Paris, ont vu leur réservations exploser. "Il y a beaucoup d'Américains qui louent une voiture pour se rendre à Barcelone pour prendre un avion", explique une employée d'une agence Hertz.

Certains taxis. De nombreux voyageurs bloqués en Scandinavie se tournent vers les taxis, même pour des grandes distances, comme un Oslo-Paris commandé par un client dans la capitale norvégienne. L'ex-Monty Python John Cleese s'est payé une course en taxi d’Oslo jusqu'à Bruxelles. Montant de la facture ? 3.800 euros.

Le transport aérien gros perdant

Même si l'impact réel est encore difficile à mesurer, l'Association internationale du transport aérien (IATA) estime à 200 millions de dollars par jour le coût pour les compagnies aériennes. Celles-ci ont d'ailleurs vu chuter leurs cours sur les places boursières européennes. Côté fret, Air France a assuré vendredi qu'il n'y avait "pas encore" de problème de stockage des marchandises, "car rien n'est parti, mais rien n'est arrivé non plus depuis hier".