Les cigarettiers seront-ils (aussi) taxés ?

Le député socialiste Jean-Marie Le Guen veut mettre fin aux "superprofits" des cigarettiers sans pénaliser les consommateurs.
Le député socialiste Jean-Marie Le Guen veut mettre fin aux "superprofits" des cigarettiers sans pénaliser les consommateurs. © MAX PPP
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avec AFP , modifié à
Un député socialiste veut mettre fin à leurs "superprofits" sans pénaliser les consommateurs.

Mettre à mal l'industrie de la cigarette sans taper une nouvelle fois sur les consommateurs, c'est l'idée du député socialiste Jean-Marie Le Guen. Ce médecin de formation compte déposer un amendement sur la taxation des "superprofits" des industriels du tabac, révèle Le Parisien.

Pour Jean-Marie Le Guen, les augmentations successives du prix du tabac ont été supportées par les fumeurs et n'ont donc eu aucun impact sur les cigarettiers. Le député dénonce ainsi l'augmentation du chiffre d'affaires des industriels du tabac, "de plus de 26%, soit plus de 300 M€ de bénéfices".

Pas d'impact sur le pouvoir d'achat des fumeurs

Il propose donc d'instaurer une nouvelle taxe. Selon Jean-Marie Le Guen, cette mesure "n'aura aucun effet sur le prix du paquet de cigarettes ou sur le pouvoir d'achat des Français" mais permettra en revanche "de récupérer de l'argent pour financer des programmes de prévention et de lutte contre les addictions".

Jean-Marie Le Guen affirme, sans entrer dans le détail, que cette taxe serait "composée de deux parts sur deux années". Selon le député, elle aurait déjà pu rapporter "203 millions d'euros" pour 2010 et 2011. "Une somme qu’il n’y a aucune raison de ne pas réclamer à une industrie qui fabrique un produit qui tue chaque année 60.000 personnes en France", juge-t-il.

Une commission sur la contrefaçon et la contrebande de tabac

Le député voudrait par ailleurs instaurer une commission interministérielle sur la contrefaçon et la contrebande. "Il y a beaucoup de désinformation provenant du lobby du tabac sur ces deux sujets", affirme Jean-Marie Le Guen. La semaine dernière, une étude - commandée par le cigarettier Philip Morris - assurait que 10 milliards de cigarettes fumées en France, soit 15% de la consommation, étaient issues de la contrebande.