Les abus des billetteries en ligne

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Amélie Bertrand (avec Pierrick Fay et AFP)
Seul un site sur 20 en France respecte le droit des consommateurs. Bruxelles veut faire le tri.

Les sites de billetterie en ligne sont dans le collimateur de la Commission européenne. En mai dernier, Bruxelles a examiné de près 400 sites européens vendant des billets de concerts, spectacles et événements sportifs.

19 sites Internet sur 20 en infraction

Le constat est édifiant. Seulement 40% d'entre eux respectaient les droits des consommateurs. En France, 19 sites sur 20 étaient en infraction. Et le résultat n’était pas mieux en Allemagne (28 sites épinglés sur 29) ou en Espagne (28 sites sur 40).

Les problèmes les plus souvent répertoriées sont des surcharges de frais de port (pour 74% des sites en infraction), des termes et conditions de vente abusifs (73%) ou des vendeurs mal identifiés (48%). Certains sites refusent même de rembourser les événements annulés, tandis que d’autres vendent des billets pour des manifestations qui n'existaient pas.

"Beaucoup de sites affirment qu’ils vendent des choses qu’ils ont droit de vendre, alors que, au final, les contingents ne leurs sont pas alloués", explique à Europe 1 Anthony Bordoni, responsable d’exploitation de la billetterie Ticketac.com.

Des billets vendus deux fois trop chers

Sophie a été victime d’un de ces sites. Elle a acheté en mai dernier quatre places pour un concert de Supertramp, qui aura lieu le 15 octobre prochain. Elle les a payées 403 euros, moitié plus cher que le prix officiel. Et ne les a toujours pas reçues. "D’une part, je n’ai pas les billets que j’ai réclamés à plusieurs reprises depuis le 27 mai", raconte-elle à Europe 1. "D’autre part, sur les forums de consommateurs sur Internet, j’ai vu que cette société est reconnue pour ne pas livrer les billets et ne pas les rembourser. Le concert a lieu le 15 octobre, mais je pense que je ne vais rien recevoir".

Les sites montrés du doigt par Bruxelles doivent maintenant se remettre en règle, sous peine d'amende, voire en dernier recours de fermeture forcée. Un état des lieux sera fait l'an prochain. Mais pour Anthony Bordoni, il faudrait aller beaucoup plus loin. "On connaît les difficultés pour fermer un site Internet", explique-t-il. "Il faudrait d’avantages de contrôle, une police sur le web. Ou pourquoi pas installer une charte confiance ou un label de qualité. Ce serait plus intéressant, et ça guiderait les consommateurs vers des sites de confiance".