Le PDG d’Orange s’est expliqué

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avec agences , modifié à
Convoqué à Bercy et devant les députés, Stéphane Richard a détaillé l’origine du bug de vendredi.

C’est une mise à jour, associée à l’installation récente d’un nouveau matériel, qui aurait provoqué la vaste panne privant de téléphone vendredi 27 millions de clients. Telle est l’explication livrée par Stéphane Richard, le PDG du groupe de télécom Orange, interrogé mercredi par le ministère de l’Economie puis par les députés. Ses homologues de Bouygues Telecom et SFR doivent l’imiter dans la semaine pour établir des procédures d’urgence en cas de défaillance.

Convoqué après une vaste panne

Vendredi pendant près de douze heures, le réseau mobile de l’opérateur Orange a été totalement indisponible. Face à la gêne occasionnée et par soucis d’afficher son volontarisme, le gouvernement a immédiatement demandé des explications à l’opérateur télécom.

Son PDG, Stéphane Richard, s’est donc rendu mercredi à Bercy pour rencontrer la ministre de l'Economie numérique Fleur Pellerin, avant de passer devant la Commission des affaires économiques de l'Assemblé nationale. Ecartant toute attaque informatique, Stéphane Richard a confirmé mercredi l'"origine logicielle" de la panne géante, tout en donnant un peu plus de précisions.

Un bug provoqué par une mise à jour et un nouveau matériel

"Je confirme l'origine logicielle qui a affecté un des éléments du réseau mobile. Le problème est survenu au cœur du réseau, composé de vingt-sept machines, installées sur une quinzaine de sites différents, et fabriqué par Alcatel-Lucent", a précisé Stéphane Richard.

"C'est un matériel de dernière génération, mis en place en mai 2012. Chaque année, on procède à des mises à jour logicielles, et une des mises à jour est intervenue 48h avant l'incident, il semblerait que ce soit lors de cette mise à jour qu'il y ait eu un problème, c'est la cause-source de l'incident", a-t-il ajouté.

Reste à déterminer pourquoi les systèmes de sécurité, qui prennent le relais en cas de panne du matériel de base, n’ont pas fonctionné. "On est peut être dans le défaut de conception ou la défaillance humaine, je ne le sais pas encore", a répondu le PDG d’Orange, avant de promettre que l'audit mené par ses services livrerait ses premières conclusions fin juillet.

Une panne à ne pas répéter

Si la ministre Fleur Pellerin et les députés ont été si insistants, c’est aussi parce qu’ils souhaitent qu’un tel épisode ne se reproduise pas et surtout qu’une procédure de crise soit mise en place, au cas où.

La ministre de l’Economie numérique recevra donc les autres opérateurs de téléphonie mobile dans la semaine, tandis que Stéphane Richard doit être auditionné une nouvelle fois jeudi par l’Arcep, le régulateur des télécoms. Le gouvernement souhaite qu’à l’issue des ces rencontres soit établi une procédure unique permettant de limiter la gêne occasionnée. Un décret devait officialiser ces procédures et les rendre obligatoires.