La fusion ANPE/Assedic, "pas un monstre" (E1)

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Christian Charpy, qui quitte la direction de Pôle Emploi, était l’invité de Nicolas Poincaré, mercredi soir, sur Europe 1. Celui qui livre le bilan de la fusion de l’ANPE et des Assedic dans son livre La Tête de l’emploi estime que cette fusion, dont il s’est occupé, n’est "pas un monstre".

Douloureusement vécue par les agents, elle a, selon lui, pâti du contexte de crise économique. "C’est une opération de fusion qui était très compliquée. Il y avait deux métiers différents, deux méthodes de travail différentes", affirme-t-il. "Elle s’est faite à un moment où la crise économique mondiale était arrivée, dans un contexte d’explosion du chômage".

Christian Charpy affirme même que le système fonctionne mieux que lorsque l’ANPE, chargée de l’accompagnement des chômeurs, et les Assedic, chargés de leur indemnisation, étaient séparés. "Je suis absolument convaincu qu’on n’aurait pas réussi à gérer la crise économique et la hausse du chômage si on avait eu deux institutions séparées. Avant, en contexte de crise, on avait des files d’attente considérables à l’entrée des Assedic avec des retards de paiement. On n’a pas connu ces choses-là", se souvient-il.

Avant de regretter malgré tout que l’accompagnement des chômeurs ne soit pas encore à la hauteur. "Il y a des choses qui fonctionnent mieux. On est indemnisé plus facilement (…) Là où en revanche on n’est pas à la hauteur des ambitions initiales, c’est dans l’accompagnement du demandeur d’emploi", regrette-t-il. "Cela nécessite de la main-d’œuvre, donc c’est plus difficile quand le nombre de chômeurs augmente (…) C’est une entreprise de masse qui en même temps doit pouvoir faire un accompagnement personnalisé du chômeur".