Hollande veut arrêter l'austérité et parler relance

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ÉCONOMIE - Le président de la République a annoncé qu'il allait négocier au niveau européen pour reporter à 2017 l'objectif des 3% de déficits.

Malgré les fins de non-recevoir successifs, François Hollande veut toujours convaincre l'Europe qu'il est temps d'arrêter les politiques d'austérité et de commencer à parler de relance. Et le président l'a redit, jeudi lors de sa conférence de presse de rentrée, en avertissant ses partenaires européens du risque d'un "scénario de fin de croissance". Quand à la France, elle cessera de mener une politique de rigueur après 2017, sa nouvelle date-butoir pour repasser sous les 3% de déficits. Mais il va d'abord falloir convaincre Bruxelles.

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Le danger : une panne sèche de l'économie européenne. "Le danger, c'est l'enlisement des économies européennes dans la stagnation, c'est-à-dire un scénario de fin de croissance, l'austérité budgétaire se conjuguant avec un niveau élevé de l'euro et la faible inflation s'ajoutant à la faible croissance", a estimé François Hollande. Or, sans croissance les déficits augmentent, comme le montre la situation de la France qui commence à se serrer la ceinture mais voit ses déficits continuer à se creuser.

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Le souhait de Hollande : la relance. En conséquence, le président de la République veut que les Etats-membres cessent de ne regarder que le niveaux de leurs déficits et de mener des politiques d'austérité."Réduire nos déficits à marche forcée dans ce contexte (de faible croissance) serait une faute", a-t-il même martelé. Il plaide donc pour une "réorientation de l'Europe" vers une "véritable politique de croissance et d'emploi".

La tendance : "nous commençons à être entendus". Et François Hollande d'énumérer toutes les décisions européennes qui montrent, à ses yeux, que son discours porte : la Banque centrale européenne a abaissé son taux directeur, a fait en sorte que l'euro revienne à des niveaux raisonnables. "Eh bien,  nous commençons à être entendus", en a-t-il conclu.

De son côté, la France "ne fera pas davantage" que 50 milliards d'euros d'économies prévues, pour ne pas "mettre en cause la croissance". "De la même manière, la France ne va pas lever des impôts supplémentaires qui risqueraient de casser la reprise et surtout de désespérer les contribuables qui n'en peuvent plus, d'où les mesures que nous nous préparons à prendre", a précisé le locataire de l'Elysée.

Les rendez-vous : le sommet du 24 octobre pour la relance et 2017 pour les déficits français. Le président de la République a donc donné rendez-vous à ses homologues européens pour le prochain sommet de la zone euro. Et il y répètera le message qu'il martèle avec le Premier ministre italien : il est temps de refermer le chapitre de l'austérité. Ces derniers risquent de lui rappeler que la France est l'un des rares pays à ne l'avoir qu'entrouvert, mais François Hollande a déjà annoncé la couleur : la France va demander le report à 2017 de son objectif de repasser sous la barre des 3% de déficits. Après un premier report, la France était censée y arriver en 2015.

"Est-ce que nous allons pouvoir faire prévaloir notre point de vue? Cela va être la négociation", a prévenu François Hollande, expliquant: "je ne pense pas qu'une économie comme la France, mais c'est vrai pour d'autres, puisse faire à la fois le rétablissement de sa compétitivité et le rétablissement de ses comptes publics".

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