Facebook : gratuit et pourtant si rentable

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BUSINESS 2.0 - Le réseau social créé par Mark Zuckerberg est de plus en plus rentable : il a dégagé 2,56 milliards € de bénéfices nets en 2014.

Après s’être attaché à séduire le plus grand nombre d’utilisateurs possible, Facebook a commencé à vouloir gagner de l’argent. Une stratégie payante au regard des chiffres vertigineux que le réseau social a communiqué mercredi : l’entreprise a presque doublé son bénéfice net qui a atteint… 2,56 milliards d’euros en 2014. Etrange pour un service qui est proposé gratuitement ? Bien au contraire : c’est parce que Facebook est gratuit qu’il est si rentable.

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Si c’est gratuit, vous êtes le produit. Les internautes en sont de plus en plus conscients, mais il n’est jamais superflu de le rappeler : lorsqu’un service est proposé gratuitement, c’est que l’utilisateur est en fait le produit qui va dégager de la richesse. Et c’est exactement ce qu’il se passe avec Facebook depuis 2004 ou encore Google. Si les services de Facebook sont gratuits, ce dernier se permet en échange de disséquer les activités et les interactions de ses utilisateurs pour connaitre leurs goûts : qui aime le sport, qui aime tel marque de pâte à tartiner, qui déteste la tauromachie, etc.

Une source d’information que Facebook peut ensuite revendre à des entreprises qui souhaitent afficher de la publicité ciblée car ces dernières ont compris qu'il ne sert à rien d’assommer les consommateurs de publicités : le plus efficace est de leur envoyer une publicité qui pourrait les intéresser. Ainsi, si L’Oréal veut vanter sa dernière crème auprès d’un public féminin, âgé de plus de 40 ans et qui n’achète que bio, il n’y a pas mieux que Facebook pour le lui permettre. Et c’est ainsi qu’il gagne de l’argent.

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© Jonathan Leibson/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP

L’impératif, séduire le plus grand nombre. Pour que ce système fonctionne, Facebook doit donc séduire le plus grand nombre d’utilisateurs : d’abord pour qu’ils interagissent le plus possible entre eux, ensuite pour se constituer la plus grosse base de données possible. D’où la gratuité de ses services et la volonté de séduire constamment de nouveaux utilisateurs.

Une stratégie qui s’est révélée payante, surtout lorsqu’on fait partie des pionniers d’un secteur : au cours des seuls trois derniers mois de l’année 2014, Facebook a gagné… 40 millions de nouveaux utilisateurs. Au 1er janvier 2015, il en dénombrait 1,39 milliard au total, de quoi intéresser pas mal de publicitaires.

Les smartphones, la nouvelle frontière. Non content d’avoir séduit la plupart des internautes dans les pays développés, Facebook a désormais pour priorité de conquérir les possesseurs de smartphone. Et ce pour deux raisons : d’abord car les habitants des pays en développement sautent l’étape PC pour s’équiper directement d’un téléphone connecté à Internet. Ensuite parce que dans les pays développés, l’utilisateur de smartphone est bien plus intéressant puisque Facebook suit ainsi ses déplacements, ce qui lui permet de mieux le connaitre et de lui proposer de la publicité localisée.

Ainsi, un restaurant de spécialités corses peut réussir à s’adresser, via Facebook, à tous ceux qui aiment l’île de Beauté et passent dans les parages. Imparable et donc bien plus cher pour les annonceurs : 69% des recettes publicitaires du réseau social proviennent du mobile et ce chiffre ne cesse de grimper.

Facebook s'est adjugé l'an dernier 7,75% des dépenses publicitaires en ligne mondiales, et même 18,4% du marché de la seule publicité destinée aux appareils mobiles, selon la société de recherche eMarketer. Seul le géant internet Google fait mieux, avec respectivement 31,1% et 40,5%.

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