Facebook : entrée en Bourse décevante

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Mounia Van de Casteele , modifié à
Malgré l'emballement médiatique, le cour de l'action Facebook a terminé en hausse d'à peine 0,61%.

L'entrée en Bourse était plus qu'attendue. Le géant des réseaux sociaux sur Internet, Facebook, a fait, vendredi, ses premiers pas sur le Nasdaq. Ses débuts ont cependant été jugés plus ternes que le tapage médiatique autour de l'opération ne le laissait présager : l'action a clôturé en hausse d'à peine 0,61% par rapport à son cours d'introduction, à 38,23 dollars.

La matinée avait pourtant débuté en fanfare. C'est le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, qui a fait retentir à distance la cloche d'ouverture du Nasdaq, entouré de ses plus proches collaborateurs et de centaines d'employés de sa société, depuis le siège de Menlo Park, en Californie. Le jeune patron de 28 ans venait de participer à une nuit de "hackathon", un marathon de codage informatique.

L'action prend moins de 1%

L'action a été lancée à 38 dollars, mais les tous premiers échanges ont été retardés de trente minutes. Et pour cause, la plateforme Nasdaq avait du mal à gérer cette opération massive. L'action s'est très vite affichée en hausse de 12%. Puis elle a ensuite brièvement touché un plus haut à 45 dollars (+18,40%).

Mais, catastrophe, quelques minutes plus tard, le cours chutait à 38 dollars, soit sa valeur d'entrée en Bourse. Vers 19 heures, heure française, l'action reprenait un peu de hauteur et cotait 41 dollars (+7,89%). Mais elle a finalement terminé à 38,23 dollars, à peine au-dessus de sa valeur d'entrée.

Déception des investisseurs

Un démarrage en dents de scie, donc, qui n'a pas transporté les foules. "Facebook flirte avec le statut d'entrée en Bourse ratée", estimait le site d'analyse financière 247WallSt.com.

Alors que nombre d'analystes avaient anticipé une envolée du titre, jusqu'à plus de 25%, "la réaction des investisseurs est un peu moins enthousiaste que beaucoup ne l'espéraient", a commenté Gerard Hoberg, professeur de finances à l'Université du Maryland. En effet, depuis une vingtaine d'années, "un bond de 15% est plus habituel" pour les premiers échanges en Bourse d'après lui.

Une performance en demi-teinte que le spécialiste explique aussi par le fossé séparant d'un côté les petits porteurs voulant leur part d'une marque très grand public et de l'autre les milieux financiers. "Les professionnels qui ont examiné les chiffres derrière Facebook avaient plus de doutes", confie Gerard Hoberg.

Pour Lou Kerner, fondateur du fonds d'investissement spécialisé The Social Internet Fund, "quand les marchés rouvriront en Europe et en Asie lundi, on pourrait voir plus d'achats".