Des autoroutes de l’énergie solaire ?

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Des groupes énergétiques envisagent de relier les champs photovoltaïques du Sahara avec l’Europe.

Créer un vaste réseau sous la Méditerranée permettant d'acheminer vers le nord l'électricité issue de l'énergie solaire produite au sud : c’est le nouveau projet sur lequel planchent plusieurs grands groupes énergétiques européens et émiratis.

Ce partenariat, baptisé "Transgreen", vient de franchir un pas avec la signature, lundi à Paris, d’un protocole d’accords pour étudier la faisabilité du projet. Les groupes français EDF, Areva et Alstom, les espagnols Abengoa et RED eléctrica, ainsi que l'allemand Siemens font partie du projet.

Un pari sur le boom des énergies renouvelables

L’idée de créer des autoroutes énergétiques repose sur un constat simple : les énergies renouvelables sont appelées à se développer dans les prochaines décennies. Et les pays du sud de la Méditerranée possèdent un atout de taille : un fort ensoleillement.

La création de vastes fermes de production d’électricité solaire est déjà à l’étude, encouragée par le Plan solaire méditerranéen, une initiative de l'Union pour la Méditerranée.

L’étape suivante serait donc de pouvoir exporter cette énergie, d’autant que l’électricité d’origine solaire est difficilement stockable. L’Europe pourrait aussi utiliser ces canaux pour exporter de l’énergie, souvent d’origine nucléaire, vers les pays du Maghreb.

Un défi plus politique que technique

"Ces autoroutes énergétiques sont absolument indispensables", a réagi le ministre français de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, soulignant que ce réseau devait permettre, grâce aux tarifs de rachats européens, de contribuer à la rentabilité des projets d'énergie renouvelable au sud, en particulier au Maghreb.

L’aspect technique du projet ne pose pas problème, comme l’a rappelé André Merlin, président du Conseil de surveillance d'ERDF et RTE : "le transport sous-marin de l'électricité à très haute tension c'est quelque chose que l'on maîtrise depuis longtemps".

Le véritable problème st d’ordre politique, puisqu’un tel projet suppose un accord à long terme entre des pays aux relations pas toujours apaisées. La Tunisie, l'Egypte, la Libye ou encore l'Algérie se sont néanmoins déclarés intéressés, le Maroc semble le plus motivé.