Bercy recadre Petroplus

Le patron de Petroplus va devoir s'expliquer à Bercy sur le sort réservé à la raffinerie de Petit-Couronne.
Le patron de Petroplus va devoir s'expliquer à Bercy sur le sort réservé à la raffinerie de Petit-Couronne. © MAX PPP
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avec agences , modifié à
Le gouvernement veut en savoir plus sur l'avenir de la raffinerie de Petit-Couronne.

Le patron de Petroplus a été convoqué jeudi à Bercy pour faire le point sur la raffinerie française de Petit-Couronne. Le ministre de l'Industrie et de l'Energie, Eric Besson s'était dit "choqué" par le silence du groupe sur l'avenir du site français. Mercredi, le raffineur avait trouvé un "accord provisoire" avec ses créanciers mais qui n'évoque pas le sort de Petit-Couronne.

Petroplus devrait ainsi recevoir des fonds pour financer ses dépenses essentielles et garantir la sécurité des opérations dans ses raffineries de Coryton, en Grande-Bretagne, et d'Ingolstadt, en Allemagne. En revanche, le groupe suisse n'a rien dit sur l'avenir de trois autres de ses raffineries - à Petit-Couronne, Anvers en Belgique et Cressier en Suisse - qui ont déjà été mises à l'arrêt au début du mois, et dont les salariés se battent désormais pour échapper à une fermeture définitive.

Eric Besson tape du poing sur la table

Devant ce silence, Eric Besson a tapé jeudi du poing sur la table, se disant "choqué par cette annonce qui n'a fait l'objet d'aucune information préalable auprès des salariés des raffineries concernées". Il reçu dans l'après-midi de jeudi le PDG du groupe suisse, Jean-Paul Vettier, pour qu'il s'explique sur l'avenir du site et de ses 550 employés, et il s'est dit lui-même "convaincu de l'avenir industriel" de cette raffinerie et de ses salariés.

A l'issue de cette réunion qui s'est déroulée à huis clos, Jean-Paul Vettier s'est engagé "à informer dans les prochains jours les salariés de la raffinerie de Petit-Couronne sur l'avenir du site", a indiqué le ministère dans un communiqué. Eric Besson a indiqué que l'Etat "mobiliserait l'ensemble des moyens juridiques et opérationnels à sa disposition pour contraindre" si nécessaire Petroplus "à assumer ses responsabilités sociales, industrielles et environnementales".

Le gouvernement mobilisé pour trouver une solution

Le gouvernement est décidé a trouver un repreneur pour la raffinerie, si Petroplus ne trouve pas d'accord avec ses créanciers, a annoncé la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse. "Aujourd'hui, le gouvernement étudie l'ensemble des pistes et des scenarii pour garantir l'avenir de ce site industriel", a-t-elle déclaré.  "Les choses sont claires : soit Petroplus trouve un accord avec ses banques soit il nous faudra trouver un repreneur", a-t-elle ajouté.

Eric Besson, qui avait déjà reçu lundi les salariés et syndicats de Petit-Couronne, réunira également vendredi des représentants de l'ensemble de la filière française du raffinage, dans le but de les mobiliser. Au cours de cette réunion, "il sera question et uniquement question de l'avenir du site de Petit-Couronne", a précisé Valérie Pécresse.

L'intersyndicale n'a plus d'espoir

De son côté, l'intersyndicale de Petit-Couronne a répété qu'elle avait perdu confiance dans Petroplus et que pour elle, la seule solution pour sauver le site était de trouver un repreneur. Les syndicats du site réclament par ailleurs l'instauration d'une taxe sur les importations de produits pétroliers, qui restaurerait les marges du secteur français du raffinage.