Bercy contre le versement de la prime de 400.000 euros à l'ex-PDG d'Air France

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www.boursier.com , modifié à
Le ministère de l'Economie considère que cette prime de 400.000 euros validée par l'ancien gouvernement ne s'inscrit pas dans le sens de "la modération salariale" voulue par François Hollande...

Le représentant de l'Etat au conseil d'administration d'Air France KLM aura pour instruction de "s'abstenir de valider", lors de l'assemblée générale du 31 mai prochain, l'indemnité de 400.000 euros accordée à l'ancien directeur général Pierre-Henri Gourgeon, ont fait savoir hier soir le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, et celui du Redressement Productif, Arnaud Montebourg. Les deux sociétaires de Bercy "considèrent que les indemnités et primes versées à l'ancien directeur général d'Air France-KLM Pierre-Henri Gourgeon et validées par le précédent gouvernement, ne s'inscrivent pas dans le sens des règles de modération salariale et de décence dans les comportements annoncées par le président de la République". Les ministres attendent de l'entreprise, en situation difficile, "un comportement exemplaire en matière de rémunérations des dirigeants". Plus généralement, Bercy édictera de nouvelles règles en matière de rémunération des dirigeants d'entreprises, ainsi que François Hollande s'y était engagé. Dans une interview accordée à 'L'Express.fr', le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a en effet confirmé mardi que l'écart salarial dans les entreprises publiques serait réduit à une fourchette de 1 à 20, y compris pour les contrats en cours... L'Etat est représenté au Conseil d'Air France KLM par Marie-Christine Saragosse, en vertu des 15,8% du capital de la compagnie qu'il détient encore. La convention signée avec l'ancien directeur général tombe sous le coup des articles L.225-38 et suivants du Code de Commerce, si bien qu'elle doit être présentée par un rapport spécial des commissaires aux comptes et validée par l'assemblée générale. Le L.225-38 dispose notamment qu'une convention passée entre la société et son directeur général, un directeur général délégué, un administrateur ou un actionnaire important (plus de 10% des droits de vote) doit être soumise à l'aval du conseil d'administration puis au vote de l'assemblée générale. La semaine dernière les syndicats avaient vivement protesté contre le versement de cette prime. L'Unsa-Smaf, avait crié "au scandale". "Qui peut concevoir, que l'on demande alors des efforts financiers aux salariés de la compagnie?", s'interrogeait le syndicat...