Au G20, main dans la main

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Les dirigeants ont renouvelé leur engagement à travailler ensemble à la prospérité de la planète.

Après de fortes tensions entre les Etats-Unis et la Chine, place à la coopération. Les pays les plus puissants de la planète ont mis en garde vendredi, à l'issue de leur sommet de Séoul, contre des politiques économiques "non coordonnées", aux conséquences nécessairement désastreuses "pour tous".

Pas de "dévaluation compétitive"

"Nos efforts incessants de coopération ces deux dernières années ont donné des résultats solides. Nous devons cependant rester vigilants", indique ce communiqué. Les risques persistent (...). Une croissance inégale et des déséquilibres croissants accroissent la tentation d'abandonner des solutions communes en faveur d'actions non coordonnées", ajoute le G20. Dans ce contexte, jugent les pays du G20, "des actions économiques non coordonnées ne peuvent qu'empirer la situation pour tous".

Le plan d'action de Séoul. Les chefs d'Etat et de gouvernement du G20 sont également convenus de s'abstenir de toute "dévaluation compétitive" et de "favoriser des taux de change davantage déterminés par le marché". Un engagement déjà pris par leurs ministres des Finances fin octobre lors d'une réunion en Corée du Sud. Le "plan d'action de Séoul", lancé à l'occasion de ce sommet, est resté conforme à ce précédent engagement.

Obama se justifie. Le président américain Barack Obama a toutefois souligné vendredi devant la presse qu'il y avait un large consensus dans le monde sur la voie à suivre pour une reprise économique globale. Attaqué de toutes parts après des mesures de relance controversées, le président américain s'est défendu de tout égoïsme réaffirmant tout au long de ce sommet qu'une relance américaine solide était bonne pour la croissance mondiale. L'injection de quelque 600 milliards de liquidités par la banque centrale américaine, qui a aussi pour effet d'affaiblir le dollar, a pourtant été vivement critiquée par plusieurs de ses partenaires, Chine et Allemagne en tête, les deux plus gros exportateurs de la planète.

La Chine et les Etats-Unis s'accordent. Le président chinois Hu Jintao a pour sa part présenté à ses homologues un plan en quatre points dont l'objectif est d'assurer une croissance mondiale "forte, durable et équilibrée". Il s'était engagé jeudi devant Barack Obama à continuer sur la voie d'une réévaluation du yuan, réclamée avec insistance par Washington. Mais, a-t-il averti, cela ne pourra se faire que dans un "environnement extérieur favorable" et de manière progressive.

La guerre des monnaies. Le président américain a, lui, réaffirmé vendredi son appel en faveur d'un yuan plus fort. Il a dit espérer devant la presse que la Chine allait bientôt faire des progrès pour que le cours de sa monnaie "sous-évaluée" soit davantage déterminé par le marché. Cet épisode de la "guerre des monnaies" dénoncée fin septembre par le Brésil, avait pesé sur les travaux du G20 et provoqué des tensions.

La mise en œuvre de Bâle III

Régulation financière. En matière de régulation financière, un engagement fort pris l'an dernier à l'occasion de leurs précédents sommets, les pays du G20 ont assuré qu'ils mettraient "totalement" en oeuvre les nouvelles normes bancaires, dites de Bâle III, destiné à renforcer un secteur à l'origine de la pire crise qu'ait connu le monde depuis la grande dépression des années 30.

La réforme du FMI. Les dirigeants du G20 ont également endossé la réforme historique du Fonds monétaire international (FMI), qui double son capital et modifie la répartition des pouvoirs. Cette réforme, "aux résultats ambitieux", est "une étape importante vers un FMI plus légitime, crédible et efficace", a indiqué le communiqué final. Le principe d'un "doublement des quotes-parts" avait été proposé le 23 octobre, à l'issue d'une réunion à Gyeongju, en Corée du Sud, par les ministres des Finances et banquiers centraux du G20.

Les pays européens ont accepté de réduire de deux le nombre de leurs sièges du conseil d'administration. En outre, "plus de 6%" des droits de vote au sein du FMI vont être transférés de pays surreprésentés - principalement des pays riches et producteurs de pétrole - vers des pays émergents sous-représentés. 110 des 187 Etats membres voient ainsi leur droits de vote augmentés. Cette réforme a été adoptée le 6 novembre par le conseil d'administration du FMI.